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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 10:34

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Sous les pommiers de l'espace Charles Gobbé, nous n'étions pas loin d'une cinquantaine pour partager cette première fête du livre, de la lecture et des mots. Le soleil étant de la partie, cette journée a permis de vivre un bel échange festif. L'action de cette journée repose sur la certitude partagée que l'échange culturel et/ou artistique reste un moment fort de rencontre et de découverte.

 

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photos© "Voyelle" et "Cyrille Kerourédan"

 

Nous espérons qu'il nous sera possible de programmer un FESTIV'BOOKS en 2011, mais sans budget adapté aux besoins que demande la création d'une telle manifestation , cela ne sera pas envisageable.

 

Continuons de lire les mots, c'est une porte ouverte sur le monde et l'essence même qui suscite l'intérêt à la création culturel et artistique sous toutes ses formes.

 

Merci à tous ceux et à toutes celles qui ont fait de cette journée un moment fort...à suivre ?!

 

Cordialement


Corinne Morel, directrice artistique de la Cie Artbooka

 



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22 mai 2010 6 22 /05 /mai /2010 15:19

Notre dernier rendez-vous de la saison autour du livre vient de s'achever, en ce qui concerne "Les Artbookins", car le 27 juin la Compagnie Artbooka organise son premier "Festiv'book" en partenariat avec la Bibliothèque "Paul Lajoinie" de Senneville. De 11h à 18h,  sous les pommiers, une manifestation où le livre est à l'honneur, où les mots s'offrent en partage et en famille ! Au programme : comité de lecture avec "Cordage", lectures improvisées ou dirigées avec Lise Mottet et Eric maupaix pour le jeune public, lecture théâtrale avec la Compagnie Artbooka, jeux, animations...avec la bibliothèque, concert avec le groupe "Quart-à-poche" en fin de journée et en plus de surprises par ci par là qui peuvent surgir de dessous les branches...

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Apportez votre pique-nique ! L'entrée sera gratuite mais si vous le désirez une boîte à lettres sera à votre disposition pour recueillir vos dons.. A vous de fixer le prix de cette offre culturelle que l'on souhaite ensoleillée pour tous. Il nous reste encore  tellement à faire d'ici là pour que cette journée soit conviviale et riche en  découvertes que nous vous donnons rendez-vous dès le 7 juin sur le blog de la Compagnie Artbooka  "ICI"  pour en savoir plus sur le déroulement des festivités.


A bientôt !

 

 

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"Nom d'une poule, on a volé le soleil" de Christian Jolibois

 

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  Editions Pocket jeunesse - 2005 - à partir de 5 ans

Collection "Les Ptites poules"

Illustrateur : Christian Heinrich


4ème de couverture

Rien ne va plus, au poulailler: Pitikok n'arrive pas à faire lever le soleil! Comme tous les matins, le papa de Carmen et de Carmélito a lancé son appel vers le ciel: "Cocorico!" Mais rien ne se passe. L'astre solaire a disparu. Qu'à cela ne tienne: Carmen, Carmélito et Bélino retrouveront le soleil! Nom d'une poule!


Interview de Christian Jolibois  CLICK

 

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"Quand le requin dort" de Milena Agus

Editions Liana levi - 2010

Traduit de l'italien par Françoise Brun


4ème de couverture

Sardes depuis le Paléolithique supérieur, les Sevilla-Mendoza ignorent la normalité. Un père entiché de voyages lointains, une mère perdue devant la vie, une tante plongée dans des amours sans lendemain, un frère sourd à tout sauf à son piano. Celle qui décrit l’étrange et attachante ambiance familiale, avec une impassible candeur, est une adolescente engluée dans une liaison inavouable… Une liaison qu’elle cache à sa famille, où pourtant on parle d’amour et de sexe sans inhibitions. On y parle aussi de Dieu, dont on n’arrive pas à décider s’il existe ou pas. Plutôt qu’à lui, autant s’en remettre à la superstition pour affronter les dangers de l’existence. Celle-ci se déroule comme si on était dans la gueule d’un requin. Un requin qui vous enserre entre ses dents et vous empêche de vivre. On essaye d’en sortir quand il dort…
Dans ce livre, le plus poignant de Milena Agus, on retrouve sa voix inimitable, capable de toutes les audaces.


Quand le requin dort est le tout premier roman de Milena Agus, l'écrivainesarde qui fit, en 2007, un raz de marée en France avec son Mal de pierres. Il y a quelque chose d'émouvant à découvrir les premiers pas d'un auteur, frayeurs et candeurs dorlotées, cruautés et émois mis à nu sans chichis. Et il y a quelque chose de fabuleux dans ces pages des origines : tout l'univers de Milena Agus est là, comme à l'état d'ébauche.

L'ambivalence est sans nul doute le socle de l'imaginaire de Milena Agus. Elle écrit une espèce d'entre-deux, un espace-temps où se réfugient des personnages - mais sont-ils vraiment des êtres fictifs, ceux qui entourent, obsèdent l'auteur ? Disparus ou lointains, ils sont toujours là, près d'elle, en elle. Ils ? Les gens de sa famille. Ils ont l'âme fantasque, des présences apeurées, des mots en demi-teinte, des rêveries égoïstes. Parents et enfants sont de la même souche, délurée et introvertie, une portée de chatons toutes griffes dehors, toutes tendresses dedans.

La narratrice, une Milena Agus adolescente, genre jupe plissée et socquettes blanches, vit en belle innocence une relation sadomasochiste avec un homme plus vieux qu'elle. Passions et démons, désirs et secrets mènent une farandole aussi enfantine que sauvage. « Comment ai-je pu vivre comme ça : sans Dieu, sans amours, sans histoires à raconter ? », s'interroge la jeune héroïne. Depuis, il y a eu ce Mal de pierres, et tout aussi captivants, deux autres titres, Battements d'ailes et Mon voisin - le désordre amoureux à portée d'histoires... ( source Télérama )


Lire un extrait : ICI

 

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"Fugitives" d'Alice Munro

Editions Points - 2010

Traduit de l’anglais (Canada) par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso


4ème de couverture

Huit nouvelles explorant les rapports entre les êtres et les moments de l'existence où un événement peut tout faire basculer. Ces héroïnes, des années 1920 à aujourd'hui, cherchent à échapper à une vie aliénante ou au temps qui passe inexorablement. Clara vit avec Clark dans un mobile home. Lassée par sa vie et suite à un mensonge qu'elle croyait anodin, elle décide de s'enfuir.


NOUVELLES

Elles fuguent. S’échappent. S’en vont voir ailleurs. Elles : des femmes comme les autres. Par usure ou par hasard, un beau matin, elles quittent le domicile familial ou conjugal, sans se retourner. En huit nouvelles, Alice Munro met en scène ces vies bouleversées. Avec légèreté, avec férocité, elle traque les marques laissées par le temps et les occasions perdues.

Alice Munro est née en 1931 au Canada. Lauréate de nombreux prix littéraires, unanimement admirée (Joyce Carol Oates, Jonathan Franzen, Cynthia Ozick), elle est considérée comme l’un des plus grands écrivains anglo-saxons de notre époque. Du côté de Castle Rock est son dernier livre paru en France.

 

 

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"Aucun de nous ne reviendra" de Charlotte Delbo

Editions de minuit - 1970 / Collection documents


4ème de couverture

Aucun de nous ne reviendra est, plus qu'un récit, une suite de moments restitués. Ils se détachent sur le fond d'une réalité impossible à imaginer pour ceux qui ne l'ont pas vécue. Charlotte Delbo évoque les souffrances subies et parvient à les porter à un degré d'intensité au-delà duquel il ne reste que l'inconscience ou la mort. Elle n'a pas voulu raconter son histoire, non plus que celle de ses compagnes ; à peine parfois des prénoms. Car il n'est plus de place en ces lieux pour l'individu.


Revue de presse

François Bott (Le Monde, 4 mars, 1985)

Mort de l'écrivain Charlotte Delbo

La mémoire d'Auschwitz

« Je reviens d'au-delà de la connaissance, disait Charlotte Delbo, il faut maintenant désapprendre, je vois bien qu'autrement je ne pourrais plus vivre. »
Comment continuer de vivre, en effet, si l'on garde dans son corps la mémoire des coups, de la faim, de la soif, de la peur et du mépris ? Cependant, Charlotte Delbo s'est souvenue, en écrivant pour les autres et pour elle-même. Elle revenait d'Auschwitz. Elle avait passé là-bas, durant les sombres années 40, une partie de sa jeunesse.
Je me rappelle notre première rencontre, en 1965, dans son appartement de la rue Lacépède, à Paris. Charlotte s'inquiétait de savoir si je lui rendais visite pour connaître la couleur de ses yeux – qui étaient d'ailleurs très beaux. Je l'ai rassurée. Son livre m'avait bouleversé. Mais comme le mot est faible ! Comme les mots nous trahissent ! Ce livre m'avait fait comprendre tant de choses !

Il s'intitulait Aucun de nous ne reviendra. Charlotte l'avait écrit en 1946. Elle avait mis longtemps à le publier, par pudeur peut-être. Chaque fois que je le relisais, les mots de Rimbaud se promenaient dans mon esprit : la beauté injuriée... Charlotte racontait la monstruosité, elle montrait la barbarie, mais elle disait surtout l'injure faite à la beauté d'un visage qu'on mutile. Je découvrais un ouvrage sur les camps qui était une sorte de poème d'amour. Et le poème le plus juste, par un mélange d'extrême passion et d'extrême délicatesse.
Les lecteurs de Charlotte Delbo allaient retrouver la même voix si étrange – à cause de sa tendresse – dans les livres qui ont suivi : une pièce de théâtre,
Qui rapportera ces paroles ?, et deux autres récits formant avec Aucun de nous ne reviendra la trilogie d'Auschwitz et après. Dans Une connaissance inutile, Charlotte évoque son arrivée au camp, « un matin de janvier 1943 : Les wagons s'étaient ouverts au bord d'une plaine glacée. C'était un endroit d'avant la géographie. Au début, se souvient-elle, nous voulions chanter, mais les mots ne faisaient plus se lever aucune image ». Elle dépeint aussi les sentiments qu'éprouvaient les femmes lorsqu'elles entrevoyaient les hommes qui partageaient leur infortune : « Nous les aimions. Nous le leur disions des yeux, jamais des lèvres. Cela leur aurait semblé étrange. Ç'aurait été leur dire que nous savions combien leur vie était fragile. Nous dissimulions nos craintes. Nous ne leur disions rien qui pût les leur révéler mais nous guettions chacune de leurs apparitions, dans un couloir ou à une fenêtre pour leur faire sentir toujours présentes notre pensée et notre sollicitude. »
Les écrivains correspondants de guerre qui avaient découvert les camps,, en 1945, se posaient la question : que peut la littérature devant tant de crimes ? Charlotte trouvait la question mal formulée : elle ne se demandait pas ce que peut la littérature, mais ce qu'elle doit. Le métier d'écrivain, selon Charlotte Delbo, c'était de témoigner sur notre siècle, et sur le désespoir qui nous atteint, que nous le sachions ou non, lorsqu'on défigure un visage, quel qu'il soit.
Arrêtée et déportée parce qu'elle faisait partie d'un mouvement de résistance – le réseau Politzer, – Charlotte avait été, avant la guerre, l'assistante de Louis Jouvet. Connaissant admirablement le théâtre, elle reconstituait, avec ses compagnes de captivité, le texte du
Malade imaginaire, pour ne pas laisser au malheur tous les droits. D'autres fantômes se mêlaient aux pensées de Charlotte, à Birkenau : quand ce n'était pas Dom Juan, c'était Ondine, ou Antigone, ou Alceste. Celui-ci ne s'était pas douté qu'il devrait subir, un jour, le voisinage des bourreaux.
Au retour du camp, Charlotte retrouva Louis Jouvet, qui l'avait tant impressionnée naguère, et se permit de lui avouer qu'elle n'aurait plus jamais peur de lui. Jouvet n'offrit pour toute réponse, qu'un silence guetté par les larmes.Charlotte Delbo n'éprouvait aucun désir de vengeance quand elle songeait aux SS. Elle aimait trop la vie pour donner au ressentiment ce qu'il réclame. Je me souviens de sa curiosité, de ses inclinations pour les gens, et du soin qu'elle mettait dans les moindres gestes de l'existence. Qu'une personne revenue de la pire détresse ait conservé un tel goût de vivre, cela tordait le cou à nos petites mélancolies, comme à nos vaines querelles.

 

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"Le sonnet contemporain. Retours aux sonnets"

de Jacques Darras, Jacques Réda, Jacques Roubaud.

Editions A. Viénot, Noiesis, 2008.  


À considérer les textes des créateurs contemporains publiés par Formules, il apparaît que le sonnet a été le cadre formel ancien le plus fréquemment utilisé. Tout au long des onze numéros précédents, nous avons en effet accueilli, en plus des formes purement expérimentales, sui generis par définition, un nombre considérable de sonnets contraints, c'est-à-dire d'oeuvres qui ajoutaient des règles textuelles supplémentaires aux règles canoniques du sonnet. Cela n'est qu'un signe de plus qui confirme la présence constante du sonnet et de ses variantes libres ou à contraintes dans les pratiques poétiques actuelles.
Le dossier principal réunit des créations et des articles d'érudition, c'est-à-dire toutes les interventions orales présentées lors du colloque annuel que nous publions, et qui a été réalisé cette fois avec une très importante collaboration de l'Université de Poitiers et de la revue La Licorne, sans oublier l'apport de Formes Poétiques Contemporaines. Ces deux revues partagent avec Formules un bon nombre de préoccupations formelles communes.
Le présent numéro réunit ainsi des sonnets textuels ou visuels de plusieurs poètes et d'artistes contemporains dont l'oeuvre est très présente.
Nous y avons inclus aussi quelques échantillons de l'heureuse utilisation actuelle des règles prosodiques, longtemps délaissées dans la traduction de sonnets classiques. Ces contributions de créateurs sont précédées par de nombreuses études sur le sonnet d'aujourd'hui et du XXe siècle, ainsi que par un excursus historique sur leurs antécédents au XIXe siècle.
Ces essais et ces créations d'aujourd'hui témoignent de la plasticité du sonnet : nulle forme ancienne n'est moins fixe, nulle forme ne transcende plus les frontières, nulle forme reçue n'est plus susceptible d'une individualisation formelle.

Alain Chevrier & Bernardo Schiavetta


Le sonnet a-t-il jamais été délaissé ? Assurément oui, tant l'on sait que certaines périodes, à commencer par l'Entre-deux-guerres du XXe siècle en France, connaissent une manière d'éclipse du sonnet, du moins du côté des poètes les plus exigeants et conscients de leur art. Et pourtant non, ne serait-ce que parce que l'idée même de sonnet, la pensée du sonnet comme modèle, comme forme, n'a jamais cessé d'occuper l'esprit, y compris des poètes les plus enclins à jeter aux orties des formes un temps jugées par trop académiques.
On assiste cependant depuis plusieurs décennies, en France à tout le moins, à un renouveau du sonnet, auquel ont fait retour aussi bien des poètes éminemment préoccupés par les formes et les contraintes (à commencer par Jacques Roubaud et d'autres oulipiens) que des poètes a priori plus éloignés de telles considérations ou qui les envisagent autrement (de Jacques Réda à Emmanuel Hocquard en passant par Jude Stéfan, Jacques Darras ou, tout récemment, Bernard Noël). Chez plusieurs de ces poètes, ce retour au sonnet a pu découler, ou s'est accompagné, d'un regain d'intérêt, voire d'une redécouverte de certains sonnettistes des siècles passés, en particulier du XVIe siècle.
Ce colloque se donne donc la double ambition d'examiner les pratiques actuelles du sonnet et de s'attacher à divers aspects du retour à l'histoire du sonnet, à ses visages anciens qui, d'Aragon à Roubaud par exemple, a marqué ce retour en grâce, voire ce retour en force.

 

Dominique Moncond'huy (E.A. 3816, Forell)

 

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"Zoli" de Colum McCann

Editions Belfond -2007


Des plaines de Bohême à la France, en passant par l’Autriche et l’Italie, des années trente à nos jours, une magnifique histoire d’amour, de trahison et d’exil, le portrait tout en nuances d’une femme insaisissable. Porté par l’écriture étincelante de Colum McCann, Zoli nous offre un regard unique sur l’univers des Tziganes, avec pour toile de fond les bouleversements politiques dans l’Europe du XXe siècle. Tchécoslovaquie, 1930.


Présentation du livre

Sur un lac gelé, un bataillon fasciste a rassemblé une communauté tzigane. La glace craque, les roulottes s'enfoncent dans l'eau. Seuls en réchappent Zoli, six ans, et son grand-père, Stanislaus.

Quelques années plus tard, Zoli s'est découvert des talents d'écriture. C'est le poète communiste Martin Stransky qui va la remarquer et tenter d'en faire une icône du parti. Mais c'est sa rencontre avec Stephen Swann, Anglais exilé, traducteur déraciné, qui va sceller son destin. Subjugué par le talent de cette jeune femme, fasciné par sa fougue et son audace, Swann veut l'aimer, la posséder. Mais Zoli est libre comme le vent.

Alors, parce qu'il ne peut l'avoir, Swann va commettre la pire des trahisons...


Portrait de Colum McCann : CLICK

En savoir plus sur "Zoli" : CLICK ( Interview RUE 89)

 

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"Histoires de rencontres" de Maeve Binchy

Editions Pocket - 2004


4ème de couverture

Lors d'un voyage en Irlande, sur les traces d'un passé occulté par sa mère, Gina pressent qu'elle va devoir lutter contre le poids de l'hérédité. Annie et Allan ne se connaissent pas encore, mais ils vont devoir se battre pour retrouver leurs valises échangées par erreur dans un aéroport londonien... Jeunes filles en pleurs, maîtresses de maison débordées et sans joie, banlieusards exténués des personnages bigarrés se croisent dans ces histoires de rencontres.

 

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"Quitter le monde" de Douglas Kennedy

Editions belfond - 2009

 

4ème de couverture

Le soir de son treizième anniversaire, lors d'une énième dispute entre ses parents, Jane Howard annonce qu'elle ne se mariera jamais et n'aura jamais d'enfants.

Mais sommes-nous maître de notre destinée ?

Une quinzaine d'années plus tard, Jane est professeur à Boston et amoureuse de Theo, un homme brillant et excentrique qui lui donne une petite Emily. À sa grande surprise, Jane s'épanouit dans la maternité. Mais la tragédie frappe et Jane, dévastée, n'a plus qu'une idée en tête : quitter le monde.

Alors qu'elle a renoncé à la vie, c'est paradoxalement la disparition d'une jeune fille qui va lui donner la possibilité d'une rédemption. Lancée dans une quête obsessionnelle, persuadée qu'elle est plus à même de résoudre cette affaire que la police, Jane va se retrouver face au plus cruel des choix : rester dans l'ombre ou mettre en lumière une effroyable vérité...


La première phrase
Le soir de mon treizième anniversaire,j'ai fait cette déclaration : 'Je ne me marierai jamais et je n'aurai jamais d'enfants.'

 

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"Taj" de Timeri N.Murari

Editions Phillipe Picquier -2007

Traduit par Pascal Debrock


4ème de couverture

TAJ MAHAL. Un fabuleux mausolée moghol de marbre blanc bâti pour l’amour d’une femme. Il fut construit en Inde, XVIIe siècle, par l’empereur Shah Jahan pour recevoir le corps de son épouse bien-aimée.
Pendant vingt-deux ans, vingt mille hommes travaillèrent jour et nuit pour satisfaire le désir impérial.. Ainsi se dressa pour l’éternité le Taj Mahal, orné d’or, d’argent et de pierres précieuses incrustées dans le marbre.
Voici restituée sous nos yeux la vie à la cour des Grands Moghols, celle des fêtes fastueuses, des harems et des jardins, celle de l'impossible et parfait amour qui unit la belle Arjumand à Shah Jahan et sut vaincre tous les obstacles. Voici aussi l’incroyable épopée de la construction de ce monument, tout aussi prodigieuse que l’amour qui l’a fait naître. Elle fait revivre les luttes de pouvoir, les conflits religieux, l’opulence des palais ainsi que le fidèle dévouement de ces artisans qui ont tissé l’histoire de la pure beauté du Taj Mahal.


Né en 1942, Timeri N. Murari grandit à Madras. En 1959, il quitte l’Inde pour aller étudier à Londres. Là il découvre que sa vocation est l’écriture.
En 1963, après quelques années d’études et de piges pour The Guardian de Montréal, il devient reporter pour un journal de Kingston dans l’Ontario. Quand il est licencié, il s’installe à Londres et rejoint The Guardian. Dans les années 70, il s’établit à New York
Il a publié un grand nombre d’ouvrages. Il a aussi écrit et produit un film The Square Circle qui a été réalisé par Amol Palekar.
En 2002, Timeri N. Murari a reçu le R. K. Narayan award pour son œuvre.
Depuis 1988, il vit en Inde, dans la maison de famille de Chennai.

 

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" Le blanc Fouquet" de Franck Herbet-Pain

Editions Gallimard 2010 - Collection l'Un et l'Autre


« Il reste le soir seul dans l'atelier, dispose les coupelles des différents dosages de blancs obtenus, les applique sur des feuilles différentes, puis dans d'autres coupelles mélange les blancs premiers entre eux, les numérote comme les feuilles qu'il dispose dans tout l'atelier, enfin sort faire quelques pas dans la rue noire laver ses rétines, les lancer vers la nuit d'hiver opaque comme la suie, les plumes des corbeaux. Quand il revient, il note enfin celui qui a percé l'obscurité, le blanc royal, le blanc Fouquet, qui le fait soudain vomir dans la rue. »
Franck Herbet-Pain.

 

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"Les chaussures italiennes" de Henning Mankell

Editions seuil - 2009


4 ème de couverture

À 66 ans, Fredrick Welin vit reclus depuis 12 ans sur une île de la Baltique avec pour seule compagnie un chat et un chien et pour seules visites celles du facteur de l’archipel. Depuis qu’une tragique erreur a brisé sa carrière de chirurgien, il s’est isolé des hommes. Pour se prouver qu’il est encore en vie, il creuse un trou dans la glace et s’immerge chaque matin.Au solstice d’hiver, cette routine est interrompue par l’intrusion d’Harriet, la femme qu’il a aimée et abandonnée 40 ans plus tôt. Harriet qui se meurt d’un cancer exige qu’il tienne une vieille promesse : lui montrer un lac forestier éloigné. Périple peu nostalgique et ponctué de reproches.Au retour elle souhaite s’arrêter chez sa fille Louise. Choc : Fredrick découvre qu’il est le père de Louise. Marginale, elle habite dans une caravane entourée d’originaux, dont un vieux bottier italien auquel elle commande une paire de souliers pour son père.Commence le lent dégel intérieur du narrateur. Ses retrouvailles avec le monde des émotions humaines le poussent à rencontrer Agnès, la jeune femme qu’il a accidentellement amputée d’un bras sain, et à obtenir son pardon.Au solstice d’été, Louise débarque avec sa mère au plus mal qui veut mourir sur l’île. La fête pour son anniversaire est un moment de magie et de réconciliation. Harriet meurt après lui avoir dit qu’elle n’a jamais aimé que lui.

• Né en 1948 Henning Mankell partage sa vie entre la Suède et le Mozambique. Lauréat de nombreux prix littéraires, d’abord célèbre pour ses romans policiers centrés autour de l'inspecteur Wallander, il est aussi l'auteur de romans ayant trait à l'Afrique ou à des questions de société, de pièces de théâtre et d’ouvrages pour la jeunesse.


EXTRAIT

Je me sens toujours plus seul quand il fait froid.

Le froid de l'autre côté de la vitre me rappelle celui qui émane de mon propre corps. Je suis assailli des deux côtés. Mais je lutte, contre le froid et contre la solitude. C'est pourquoi je creuse un trou dans la glace chaque matin. Si quelqu'un, posté sur les eaux gelées avec des jumelles, me voyait faire, il me prendrait pour un fou. Il croirait que je prépare ma mort. Un homme nu dans le froid glacial, une hache à la main, en train de creuser un trou?!

Au fond je l'espère peut-être, ce quelqu'un, ombre noire dans l'immensité blanche qui me verra un jour et se demandera s'il ne faut pas intervenir avant qu'il ne soit trop tard. Pour ce qui est de me sauver, en tout cas, c'est inutile. Je n'ai pas de projets de suicide.

Dans un autre temps, juste après la catastrophe, il m'est arrivé, oui, de vouloir en finir. Pourtant, je n'ai jamais tenté de passer à l'acte. La lâcheté a toujours été une fidèle compagne de ma vie. Maintenant comme alors, je pense que le seul enjeu, pour un être vivant, est de ne pas lâcher prise. La vie est une branche fragile suspendue au-dessus d'un abîme. Je m'y cramponne tant que j'en ai la force. Puis je tombe, comme les autres, et je ne sais pas ce qui m'attend. Y a-t-il quelqu'un en bas pour me recevoir? Ou n'est-ce qu'une froide et dure nuit qui se précipite à ma rencontre?

La glace se maintient.

L'hiver est rude, en cette année du début du nouveau millénaire. Quand je me suis réveillé ce matin, dans l'obscurité de décembre, j'ai cru entendre la glace chanter. Je ne sais pas d'où me vient cette idée que la glace chante. Peut-être de mon grand-père, qui est né sur cette île; peut-être est-ce quelque chose qu'il me racontait quand j'étais petit.

Le bruit qui m'a réveillé ne venait pas de la chatte, ni de la chienne. J'ai deux animaux qui dorment plus profondément que moi. Ma chatte est vieille et pleine de courbatures; ma chienne est sourde de l'oreille droite et elle entend mal de l'oreille gauche. Je peux passer à côté d'elle sans qu'elle s'en aperçoive.

Mais ce bruit?

J'ai écouté dans le noir. Vu la provenance du son, ce devait être la glace qui bougeait, malgré tout - bien qu'ici, au fond de la baie, elle ait une épaisseur d'au moins dix centimètres. Un jour de la semaine dernière où j'étais plus inquiet que d'habitude, je suis parti à pied vers l'endroit où la glace rencontre la mer. J'ai vu alors que la glace s'étendait sur plus d'un kilomètre au-delà des derniers îlots. Ici, au fond de la baie, elle ne devrait donc pas être en mesure de bouger. Pourtant, ce matin, elle bougeait bel et bien. Elle se soulevait, s'abaissait, craquait et chantait.

Tout en écoutant le bruit, j'ai pensé que la vie avait défilé très vite. Je suis ici maintenant. Un homme de soixante-six ans, solvable, porteur d'un souvenir qui le taraude en permanence. J'ai grandi dans une pauvreté impossible à imaginer aujourd'hui dans ce pays. Mon père était serveur de restaurant - un serveur humilié et obèse -, ma mère s'évertuait à faire durer l'argent du ménage. Je me suis extirpé de ce puits. Enfant, je passais mes étés à jouer ici même, sur l'île de mes grands-parents, sans la moindre idée de ce temps qui rétrécit sans cesse. A cette époque, mes grands-parents étaient des gens actifs, la vieillesse ne les avait pas encore réduits à une attente immobile. Lui sentait le poisson et elle, il lui manquait toutes les dents. Elle était toujours gentille, pourtant c'était effrayant de voir son sourire s'ouvrir comme un trou noir.

 

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"Vague à l'âme au Botswana" d'Alexander McCall Smith

Editions 10/18 - 2004 / réedition 2007 / collection Grands Détectives

Traduit de l'anglais par Elisabeth Kern


4ème de couverture

Mma Ramotswe, unique femme détective du Botswana, a du souci à se faire. Les finances de l'Agence n°1 des Dames Détectives et le moral de son fiancé, Mr J. L. B. Matekoni, sont au plus bas. Sans compter cette enquête pour le moins délicate qu'elle doit mener loin de Gaborone dans la famille d'un membre du gouvernement ! Heureusement, la très efficace Mma Makutsi, secrétaire émérite de l'Agence et assistante détective, prend les choses en main. Promue directrice par intérim du garage de Mr J. L. B. Matekoni, elle remet tout en ordre, dirige les apprentis à la baguette et trouve encore le temps de faire son travail de détective dans le milieu trouble et superficiel des concours de beauté. Au Botswana, lorsque les femmes s'en mêlent, tout finit par s'arranger !

 


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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 19:16

Le rendez-vous du Vendredi 21 mai de 20h à 23h ( dernier Artbookins de la saison ) prévu à la Bibliothèque "Paul Lajoinie"  se déroulera au domicile de Marie Catherine Manson à Senneville, non loin de la Bibliothèque.

 

Marie Catherine Manson

86 sente Buissonière

76 600 Senneville sur Fécamp



Contact : 06 60 46 20 19 ( Marie Catherine )

                 06 03 47 23 06 ( Cie artbooka / Corinne)

 

Pour s'y rendre, nous avons un plan à votre disposition contact par mail artbooka@voila.fr

 

 

 

 

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24 avril 2010 6 24 /04 /avril /2010 18:10

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"Le Quai de Ouistreham" de Florence Aubenas  

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Editions de l'olivier 2010

 

 « La crise. On ne parlait que de ça, mais sans savoir réellement qu’en dire, ni comment en prendre la mesure. Tout donnait l’impression d’un monde en train de s’écrouler. Et pourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place. J’ai décidé de partir dans une ville française où je n’ai aucune attache, pour chercher anonymement du travail… J’ai loué une chambre meublée.

Je ne suis revenue chez moi que deux fois, en coup de vent : j’avais trop à faire là-bas. J’ai conservé mon identité, mon nom, mes papiers, et je me suis inscrite au chômage avec un baccalauréat pour seul bagage. Je suis devenue blonde. Je n’ai plus quitté mes lunettes. Je n’ai touché aucune allocation. Il était convenu que je m’arrêterais le jour où ma recherche aboutirait, c’est-à-dire celui où je décrocherais un CDI. Ce livre raconte ma quête, qui a duré presque six mois, de février à juillet 2009.


J’ai gardé ma chambre meublée. J’y suis retournée cet hiver écrire ce livre. » Florence Aubenas

 

EXTRAITS ( source NOUVEL obs.com)

"Tout le monde m’avait mise en garde. Si tu tombes sur une petite annonce pour un boulot sur le ferry-boat à Ouistreham, fais attention. N’y va pas. Ne réponds pas. N’y pense même pas. Oublie-la. Parmi ceux que j’ai rencontrés, personne n’a travaillé là-bas, mais tous en disent la même chose : cette place-là est pire que tout, pire que dans les boîtes de bâtiment turques qui te payent encore plus mal qu’en Turquie et parfois même jamais ; pire que les ostréiculteurs, qui te font attendre des heures entre les marées avant d’aller secouer les poches en mer par n’importe quel temps ; pire que dans le maraîchage, qui te casse le dos pour des endives ou des carottes ; pire que les grottes souterraines de Fleury, ces anciennes carrières de pierre, puis abris antiaériens pendant la guerre, devenues aujourd’hui des champignonnières, qui te laissent en morceaux au bout d’un après-midi de travail. Pour les pommes, on en bave aussi, mais la saison commence plus tard. Ces boulots-là, c’est le bagne et la galère réunis. Mais tous valent mieux que le ferry d’Ouistreham.
[…]
C’est exactement à ce moment-là que les deux petites lignes sont apparues sur mon écran : « Société de nettoyage à Ouistreham cherche employé(e)s pour travailler sur les ferrys. Débutant accepté. » La voilà, la fameuse petite annonce. J’appelle immédiatement, c’est irrésistible. Il faut se présenter le jour suivant, à 9h30, au siège de l’entreprise, quai Charcot à Ouistreham, avec papiers d’identité et photo en couleur. Le lendemain, un ciel blanc a tout enveloppé, pas tout à fait du brouillard, plutôt une brume légère comme de la gaze, qui semble assourdir tous les bruits et dont s’échappe de temps en temps un petit bateau ou un cycliste. Le quai Charcot, à Ouistreham, longe le canal qui vient de Caen, jusqu’à l’endroit où il se jette dans la Manche. Les locaux de l’entreprise sont plantés là, un peu en amont du large.
[…]
Nous sommes cinq nouveaux embauchés ce jour-là, à l’embarcadère. Arriver jusqu’au ferry est un nouveau périple. Il faut pénétrer dans la zone sous douane en montrant un badge avec une photo, fourni par la société. Parfois, des vigiles sortent de la guérite et s’accroupissent pour ausculter les essieux ou les habitacles, en parlant de trafics et de clandestins.
Nous nous postons devant un bâtiment composé d’une petite salle nue flanquée de deux toilettes. Nous attendons l’autocar de la compagnie qui nous conduira jusqu’au ferry. La distance entre les deux ne doit pas excéder 700 mètres, mais il est interdit de les effectuer à pied. Entre l’attente, le trajet en car, l’attente à nouveau avant de grimper à bord, il faut compter une bonne demi-heure supplémentaire.
[…]
L’heure de travail dure une seconde et une éternité. En signant les feuilles de présence, je distingue enfin les visages autour de moi. Il y a le monde entier sur le ferry, des belles, des moches, des demi-clochardes, des mères de famille, des petites paysannes, des créatures ou des top models. Mais on se côtoie, on se bouscule, dans une sorte de fraternité, que lissent le port de l’uniforme et la dureté de la tâche.
Une jeune fille ravissante, avec un piercing posé comme une mouche au bord de la lèvre, me demande sur quelle vacation j’ai été embauchée. « Le soir », je réponds. Elle paraît considérer que c’est une chance. Elle me dit : « Tu verras, il y a une autre ambiance. L’après-midi a quelque chose de morbide, mais ça passe. Le matin est vraiment horrible. La seule chose drôle, c’est de voir les vieilles pas maquillées. »
Je reconduis Marilou en voiture, pour fêter notre nouvel attelage. Elle a déjà deux boulots, dans le ménage, en CDD, et elle précise : « Bien sûr. » Il y a celui du matin, son préféré, pour lequel elle voudrait « décrocher le CDI ».
Elle en énumère les qualités : « Le chef est gentil. Il n’y a pas trop à faire. On n’a personne sur le dos. » C’est de 6h30 à 8h30, dans une grande surface avant l’ouverture. Le soir, de 18h45 à 20 heures, elle nettoie des bureaux chez Youpi-Métal. Son supérieur l’a convoquée l’autre jour.[...]

 

 

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"Hors champ" de Sylvie Germain

Editions Albin Michel2009

 

Présentation de l'éditeur

En une semaine, Aurélien, un homme ordinaire, va progressivement disparaître. Il est de plus en plus hors champ, perdant jusqu’à sa voix, son odeur et son ombre. Au fur et à mesure de cette genèse à rebours, il sort aussi de la pensée et de la mémoire des autres, même de ses proches. Cet effacement intensif s’opère au grand jour, dans l’agitation de la ville, à l’aune de tous ces naufragés qu’on ne regarde plus et qui ne comptent pour personne.

 

EXTRAITS lus par Sylvie Germain  "ICI"

 

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"J'étais capitaine de l'exodus" d'Ike ARONOWICZ

Editions Michel Lafon 2008

 

Présentation de l'éditeur

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Ike, 17 ans, décide de combattre les Allemands. En novembre 1946, le Palmach – unité d’élite de la Haganah, mouvement d’autodéfense des Juifs de Palestine –, auquel il appartient, lui demande de récupérer à Baltimore, en Virginie, un bateau battant pavillon panaméen. Objectif : rejoindre la France et embarquer des réfugiés juifs pour les emmener clandestinement jusqu’en Palestine. Il récupère le rafiot, qu’on baptisera Exodus 47, le rafistole et, dans la nuit du 10 au 11 juillet 1947, lève l’ancre avec, à bord, 4 500 Juifs rescapés de la Shoah. Arrivés le 18 juillet dans le port de Haïfa, ceux-ci sont refoulés par les Britanniques qui administrent la Palestine. Le navire est reconduit sous escorte militaire jusqu'à Marseille, où les passagers refusent de descendre à terre. L’Exodus devient alors une prison flottante où croupissent, sous un soleil de braise, tous ces Juifs honteusement éconduits. Le 7 septembre, les passagers récalcitrants sont débarqués de force et avec violence. Le scandale de l’Exodus émeut le monde entier. Le 29 novembre 1947, l’ONU adopte la résolution 273, qui pose le principe de partage de la Palestine en deux États et marque la création de l’État d’Israël.

 

 

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"Le grand courage" de Georges Fleury

Editions Grasset 1988

 

RESUME

Face à l'océan déchaîné, des hommes acceptent de mourir pour que d'autres vivent. Leur combat de tous les jours se déroule dans les tempêtes les plus folles, en Manche, en Méditerranée, dans le golfe de Gascogne, en Atlantique Nord, au Maroc et aux Petites Antilles. Le
Paul Tourreil, canot de sauvetage de l'île d'Yeu, devient cercueil de glace au cours d'une folle dérive en 1917. Des marins de Saint-Gilles-Croix-de-Vie arrachent en 1965 vingt-deux enfants à un chalutier en flammes. Deux plongeurs de la Royale retrouvent les miraculés de l'Elodie prisonniers de leur navire renversé. Ancien commando de la Marine qui a bourlingué de Terre-Neuve au Spitzberg, Georges Fleury a travaillé sur un siècle d'archives de la Société nationale de sauvetage en mer afin de restituer, en une fresque puissante et colorée, le grand courage de ceux qui, relevant tous les défis, partent sauver les autres.


 

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"Le ciel t'aidera" de Sylvie Testud

Editions Fayard 2005

 

4ème de couverture

« T'as peur, t'as peur de tout, sauf du ridicule », m'a dit mon copain qui est d'une mauvaise foi sidérante !
« Il n'y a aucun danger dans cette maison, à part toi ! », il a rajouté.
Mon copain dit que je suis une trouillarde, et ça m'énerve !
Si le courage peut se mesurer à la peur à surmonter, alors je me proclame la fille la plus courageuse du monde.
Je ne suis quand même pas la seule fille qui balise à l'idée de dormir seule ?
Je ne suis pas la seule fille à dire que se garer dans un parking non surveillé, la nuit, ça fout les jetons ?
C'est pas moi qui invente les cambriolages ? les dingues qui vous guettent au coin de la rue ? les monstres pervers pires que des loups ?
C'est pas moi qui invente les tempêtes de neige et les maladies fulgurantes ?
« Alors ? Ça peut arriver ou pas ? », j'ai demandé à mon copain, un jour.
« Le pire n'est jamais sûr, la peur n'évite pas le danger », il m'a répondu.
Ça m'a encore plus énervée.


Flippée, Sylvie Testud ?
Le Ciel t'aidera est l'histoire de sa vie quand elle ne joue pas un rôle sur un plateau, c'est l'histoire d'une fille trop imaginative qui rêve de mourir centenaire et dans son lit. Alors elle se bat comme un diable : elle planque des couteaux sous ses matelas, elle se balade avec un ravissant pistolet de dame, elle s'entraîne au sabre sur ses plantes vertes. C'est vrai qu'elle est flippée, mais il y a quand même des trucs bizarres? Son copain, lui, trouve que tout est normal, à part elle.

 

EXTRAIT

Ce soir, j'avais fait un effort. J'étais morte de trouille à l'idée de sortir de chez moi.
Si le courage peut se mesurer à la hauteur de la trouille qui lui fait obstacle. Si le courage se quantifie. Si on peut juger le courage à l'intensité de ce qu'on doit surmonter, alors je m'autoproclame la fille la plus courageuse que je connaisse. Je suis en effet la fille la plus flippée que j'aie jamais rencontrée. La fille la plus flippée dont j'aie jamais entendu parler, même. À «je pense, donc je suis», je réponds : je suis flippée, donc j'ai du courage.
La voiture était garée en bas de mon immeuble.
— J'ai eu de la chance hier, j'ai trouvé une place devant la maison, je me suis dit tout haut pour me donner une bonne raison de ne pas trembler de tous mes membres, quand j'ai ouvert la lourde porte blindée de mon appartement.
Je n'ai pas réussi à atteindre ma voiture dans le calme, certes, mais j'ai réussi à atteindre ma voiture sans encombre.
«T'as peur, t'as peur... T'as peur de tout, sauf du ridicule !», il m'a dit plus d'une fois, mon copain. Il m'a dit ça d'entre ses dents serrées, devant mon attitude. Il m'a dit ça parce que, lui, il n'a peur de rien, sauf du ridicule, justement. C'est vrai que mon copain n'aime pas du tout la façon que j'ai de courir le bras en l'air, dans la rue, la nuit. Non. Ça, il n'aime vraiment pas. Même, ça lui fout les nerfs en boules. Quand je cours le bras en l'air dans la rue, mon copain fait exprès de marcher moins vite. Ça me fait encore plus peur, alors je cours plus vite, et je mouline de l'autre bras pour qu'il avance. Je mouline en lui faisant de grands gestes qui, normalement effectués, c'est-à-dire, à la bonne vitesse, signifieraient : dépêche-toi.
Quand j'ai peur, je fais tout plus vite.
Je lui fais le signe «dépêche-toi» en beaucoup plus rapide que la normale. A force, ça fait que je mouline sans obtenir de résultat.
Mon copain s'en fout complètement.
Il ne se presse jamais. Il prend même plaisir à marcher encore plus lentement. Ça ne m'a jamais calmée. Il y a carrément des soirs où je mouline si vite qu'il se demande comment je ne m'envole pas.
Je ferais mieux d'arrêter de mouliner avec lui. C'est plus fort que moi.
C'est mon bras qui se déclenche tout seul, on dirait.
— Et ton autre bras en l'air? il m'a demandé plusieurs fois.
Mon autre bras est en l'air quand je cours la nuit vers ma voiture parce que j'ai un boîtier qui déverrouille les portes. Dès que je suis dans la rue, la nuit, je lève le bras et j'appuie très fort sur le bouton de la télécommande du boîtier. Ça fait clignoter les phares. Je sais ainsi que je peux me ruer dans la voiture sans perdre de temps.

 

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"Les enfants de l'arche" de Martine Marie Muller

Editions Robert Laffont 2007

 

PRESENTATION DE L'EDITEUR

La paix a beau être revenue depuis presque vingt ans, Antoine Désombières semble n’être jamais tout à fait parvenu à faire son deuil de la guerre. En ce début des années 1960, il mène, à Rouen, une existence chaotique, jusqu’au jour où un étrange tandem, formé par Erbo von Oeringen et son fils adoptif, né Jacob Rafovicz – illustre chef d’orchestre rescapé de la Shoah –, vient frapper à sa porte. Les deux hommes souhaitent lui confier une singulière mission : retrouver la trace d’une femme, la fascinante et mystérieuse Jouvence Ozanne, qui les a recueillis en 1944 et leur a ainsi sauvé la vie.
Dans le sillon de l’Arche, la péniche où vivait la famille Ozanne, Antoine Désombières se met en quête des « enfants » de Jouvence. Il parvient à restituer le destin de chacun des membres de la tribu et à rassembler le clan. Ne manque plus que Jouvence pour compléter ce puzzle. Désombières, convaincu que cette femme solaire, mère Courage et résistante, vit toujours, espère percer le secret de sa troublante disparition.
Construit sur des allers et retours entre les années 1944 et 1962, Les Enfants de l’Arche mêle en permanence la petite histoire d’une famille cauchoise et la « grande », celle du débarquement de Normandie. Antoine Désombières, hier acteur de la Résistance, se fait aujourd’hui passeur de mémoire pour réconcilier passé et présent.
Ce roman est également un très bel hommage rendu aux hommes et aux femmes du pays de Caux, dont les silences en disent souvent long.


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"L'échappée" de Valentine Goby

Editions Folio

 

4ème de couverture

Nous marchons, suivies par la foule, têtes rasées parmi les décombres de l'avenue Janvier, de la rue Saint-Hélier dévastée, criblée de béances et d'immeubles en ruine, pendant des semaines c'étaient des gravats enchevêtrés de poutres, de meubles brisés, chambres, cuisines, salles à manger réduites en poussière, éclats de verre, j'imagine que c'était comme ça, tout est déblayé et vide maintenant, je trébuche sur des souvenirs que je n'ai pas, les bombardements ont eu lieu sans moi, j'étais terrée dans un couvent mais je sais tout, ils m'ont fait ce que la guerre leur a fait. »
L'Echappée ou le destin d'une jeune paysanne bretonne coupable d'avoir aimé un officier allemand. Valentine Goby signe un livre terrible et fort. Elle parvient à dessiner un motif extraordinaire sur un canevas ordinaire : le destin de Madeleine Lanel, 16 ans en 1941, maîtresse d'un officier allemand reparti dans son pays avant qu'elle n'accouche de leur enfant, ce qui lui vaudra d'être tondue à la Libération. Par son rythme, son élégance, son émotion contenue, ce roman sur l'identité et la liberté est un livre incandescent, à même d'éclairer les zones d'ombre les plus rebutantes.

 

L'échappée ou le destin d'une jeune paysanne bretonne coupable d'avoir aimé un pianiste allemand pendant l'Occupation. Avec ce quatrième roman, Valentin Goby signe un livre tragique et puissant sur l'identité et la liberté.

 

L'auteur en parle "ICI"  ( interview interressant ! )


 

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"Au tribunal de mon père" de Isaac Bashevis SInger

Edtions poche 2009

 

PRESENTATION DE L'EDITEUR

Dans notre maison de Varsovie, au 10, rue Krochmalna, vivait un couple âgé. […] Mais les voisins racontaient que, malgré leur âge avancé, ces deux-là étaient toujours amoureux l’un de l’autre… Or soudain, une rumeur se mit à circuler qui scandalisa tout le monde : les deux vieillards allaient divorcer ! La rue Krochmalna était sens dessus dessous… 
I. B. S. 

Isaac Bashevis Singer nous raconte ici ses souvenirs d’enfance dans la Varsovie juive d’autrefois. Son père, rabbin, était juge et arbitre des petits et des grands problèmes qui se posaient quotidiennement au sein de la communauté. Dans l’embrasure de la porte, un petit garçon écoutait avec passion, ignorant que ce qu’il entendait deviendrait la matière même d’une des plus grandes oeuvres littéraires du xxe siècle. Peut-être le plus beau, le plus parfait des livres d’Isaac Bashevis Singer.


 

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"Royaume magique à vendre !" de Terry Brooks

Editions Bragelonne 2007

 

4ème de couverture

Landover était un authentique royaume magique, livré au complet avec créatures féeriques et sorcellerie incluse, exactement comme la publicité l’avait promis. Alors Ben Holiday l’a acheté… un million de dollars. Ce n’est qu’après qu’il a découvert que la pub avait soigneusement négligé de mentionner certains détails…
Comme le fait que le royaume tombe en ruines, par exemple. Faute d’un roi pour unir les barons, les impôts ne sont plus collectés. Un dragon de très mauvaise humeur ravage la campagne tandis qu’une sorcière maléfique fomente la destruction de… tout. Et comme si ça ne suffisait pas, le seigneur des démons provoque tous les prétendants au trône de Landover en un duel à mort que nul mortel ne peut espérer gagner.
Sauf que Ben a un truc typiquement humain dont aucune magie ne peut venir à bout : il est têtu comme une mule…


 


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"Autant en emporte la femme" d'Erlend Loe
Editions 10/18 - 2008
Traducteur : COURSAUD Jean-Baptiste
Collection : Domaine Etranger
Sous-collection : Domaine étranger - Littérature norvégienne
Titre original : Tatt av kvinnen

4ème de couverture
Quand Marianne s'installe sans crier gare dans l'appartement du narrateur, la vie de ce dernier prend un tour bien singulier. Peu à peu, il voit les décisions lui échapper, sans trouver quoi que ce soit à y redire. Il se laisse porter, extérieur à sa propre existence, à la maison comme en voyage, dans leur Norvège natale ou sur les routes d’Europe. Marianne prend les initiatives, décide de tout. Mais l'a-t-il au moins choisie ? Rien n’est moins sûr... Un hymne à l'humour absurde sur l'amour et l'incompréhension, la difficulté et le bonheur d'être deux.

« Erlend Loe manie un humour diabolique, fait de situations aussi absurdes qu'ordinaires. Mais c'est sa voix qui touche et émeut. Sa manière honnête et radicale de commenter amour et désamour, disputes et incompréhensions, élans et malentendus. Sa conception fraternelle du monde. Du commerce équitable, en quelque sorte. »
Geneviève Brisac, Le Monde 2


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"La fille qui marchait dans le désert" de Vénus Khoury Ghata
Editions Mercure de France - Collection Bleue - 2010

4ème de couverture
Adam m’aimait à cause du désert, de l’odeur de sable qui collait à la plante de mes pieds, aimait Mathilde parce qu’elle lisait et écrivait. Elle tapait ses romans, tapait jour et nuit jusqu’à oublier qu’elle était une femme. Mathilde n’aimait pas le plaisir. Pauvre Mathilde qui n’a connu qu’un seul homme, un mari, pas un amant. Elle s’est privée de la halwa de la vie, de ce qui fait scintiller une femme comme lune de septembre. Mais les responsabilités l’ont vieillie : gérer un domaine a blanchi ses cheveux et noirci son cœur. Ma sœur m’a tout appris sauf à aimer. Adam s’en est chargé. Mathilde me manque. Une seule main ne peut applaudir. Elle était la main droite, j’étais la main gauche et Adam était les applaudissements.

    À l’occasion d’une conférence sur l’écrivain Adam Saint-Gilles, Anne rencontre sa veuve, Mathilde, et passe la nuit dans son gîte rural. La nuit devient des mois. Anne ne quitte pas les lieux malgré les rudes taches exigées par Mathilde : débiter du bois, redresser une haie affaissée lui vaudront la lecture d’un roman inédit, promise jour après jour. Anne esclave consentante de Mathilde. La découverte, à l’autre bout du domaine, de Zohra clouée dans un fauteuil roulant, demi-sœur de Mathilde et jadis amante de Saint-Gilles, éclaire d’une lumière crue la face cachée de la vie de l’écrivain…


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"L'offrande sauvage" de Jean-Pierre Milovanoff
Editions Grasset  1999

4ème de couverture
En 1919, dans un minuscule et imaginaire village perché dans les Alpes, un groupe se forme autour d'un enfant que l'on vient de trouver dans la neige. Un fermier riche et lunatique, Bienvenu Jardre, décide de l'adopter. Ephraïm (le plus usuel des cinq prénoms reçus par le garçon) redonne la vie au fermier quadragénaire sur le déclin et étonne chacun au village par son intelligence. Il devient l'"enfant prodige et c'est le début d'innombrables aventures. L'amour, la mort, une servante généreuse, une amante prostituée, un contrebandier, des marchands d'illusions (une mère et son fils), Hannibal et ses éléphants. croisent le destin d'Ephraïm qui ne peut qu'être grand et tragique. A travers ce personnage hors du commun, Jean-Pierre Milovanoff conte avec beaucoup de poésie et de souffle une histoire de ce siècle.
Jean-Pierre Milovanoff est né à Nîmes en 1946. Il est aussi l'auteur de La splendeur d'Antonia et le Maître des paons.
Prix des libraires 2000
1ère PAGE
Croyez-moi. Toute vie est faite de jours, de nuits et de souvenirs. Mais le hasard est un animal affamé qui ne dort pas deux fois au même gîte. Depuis que j’observe le monde, j’ai souvent vu des hommes de valeur perdre en quelques foulées la voie heureuse et ne jamais la retrouver malgré leurs mérites. Je raconterai l’histoire de l’un d’entre eux. Une histoire qui par chance n’est pas la mienne.


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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 14:04
Les artbookins du 26 mars sont annulés...
prochain rendez-vous,
le 23 avril
à la Bibliothèque "Les Amarres" d'Yport


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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 17:58
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 photos©Voyelle



Le chat philosophe  de Kwong Kuen Shan
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Editions L'archipel

4ème de couverture
Qu'ils soient joueurs ou hautains, contemplatifs ou curieux, qu'ils ronronnent de plaisir ou aient le poil hérissé, qu'ils soient assoupis ou prêts à bondir sur leur proie, les chats rassemblés dans ce recueil séduiront les amoureux de la gent féline.
Kwong Kuen Shan, artiste chinoise, présente ici ses plus belles aquarelles. Élégantes et intemporelles, elles sont associées à des proverbes asiatiques, des extraits de poèmes de la dynastie Tang, des enseignements de la tradition zen ou à des citations de Confucius, Mencius et Lao Tseu.


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"Code éternité" Artemis Fowl Tome3 - Eoin Colfer Editions gallimard Jeunesse - 2003 - à partir de 11 ans

4ème de couverture

Appel urgent au Peuple des fées. Message de la part d'Artemis Fowl... 'Ma réputation n'est plus à faire. Je suis un génie, un génie du crime,j'ai monté les mauvais coups les plus audacieux, les arnaques les plus habiles. Mais ceci est ma dernière mission. Grâce à certaines de vos technologies,j'ai pu inventer l'objet ultime, qui devrait révolutionner le monde. La clé de cette petite merveille est un code que je suis le seul à connaître... Mais les choses tournent plutôt mal et, pour la première fois de ma vie, je me retrouve dans une situation désespérée. Je vous lance donc un appel au secours. Si vous n'y répondez pas, je suis perdu. Et vous aussi ...

Prologue

Extrait du journal d'Artemis Fowl
Disque 2, crypté


Au cours des deux dernières années les affaires que j'ai entreprises ont pu prospérer sans aucune interférence de mes parents.Durant cette période j'ai vendu les pyramides d'Egypte à un homme d'affaires américain, fabriqué de toutes pièces puis mis aux enchères les journaux intimes de Léonard de Vinci, et enfin soulagé le Peuple des fées d'une bonne partie de ses précieuses réserves d'or. Mais ma liberté est presque arrivé à son terme. Au moment où j'écris ces lignes, mon père est allongé dans un lit d'hôpital à Helsinki, où il se remet de deux années de captivité aux mains de la Mafiya russe. Cette épruve l'a plongé dans un coma dont il n'est pas encore sorti, mais il se réveillera bientôt et reprendra alors le contrôle des finances de la famille. Avec mes deux parents présents au manoir des Fowl, il me sera désormais impossible de mener mes diverses activités illégales sans attirer leur attention.
Jusqu'alors, je n'avais jamais rencontré ce genre de difficulté, car mon père était un escroc d'une envergure supérieure à la mienne, mais cette fois Maman a décidé de faire rentrer la famille Fowl dans le rang.
Il me reste cependant assez de temps pour mener à bien un dernier projet. Une chose que ma mère ne manquerait pas de désapprouver et que le Peuple des fées n'approuverait pas davantage. Je ne leur en parlerai donc pas.


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"White" de Marie Darrieussecq
Editions Folio - 2005

4ème de couverture

Une base scientifique européenne posée quelque part dans l'immensité blanche en Antarctique, le «Projet White». Des chercheurs, des glaciologues, mais aussi un cuisinier, un intendant, un chauffagiste, Peter Tomson, et une standardiste, Edmée Blanco, la seule femme, s'y côtoient, enfermés pour six mois, le temps d'une mission. Tout ce petit monde transporte ses propres fantômes et croise ceux qui rôdent, nombreux, au pôle Sud.
De l'aventure ! Du chaud ! Du froid !
Des bons et des méchants ! De l'amour !
Jusqu'à quel point faut-il se débarrasser des fantômes pour faire l'amour ?


EXTRAIT:

I
Des traces : une tranchée sous l'horizon, s'élargissant sur un cercle de neige battue.
L'empreinte de chenillettes puis de semelles : sentiers reliant les baraques, piétinements. Des
pistes étroites (scooter des neiges). Des crachats noirs (essence ou suie). Une esplanade, une
sorte de centre, lisse et poudreux entre les tentes vides.
C'est l'aube. Ici elle dure longtemps.
Deux centimètres de neige depuis l'année dernière, rien qui suffise à effacer les traces. Sur
un rayon de quatre mille kilomètres, personne encore, sauf trois Russes à la station Vostok,
qui hivernent. Et nous bien entendu, mais comment nous compter ?

La mer est belle, c'est-à-dire (Edmée Blanco l'apprend dans le manuel de bord) presque
plate, avec un petit clapot tranquille. Vagues de moins de cinquante centimètres. « Agitée »,
« forte », « grosse » (vagues de six à neuf mètres), et même « énorme », ça existe : plus de
quatorze mètres. L'injection de Scopolamine, contre le mal de mer, la démange sous l'oreille.
A-t-elle eu tort, a-t-elle eu raison. Il faut se faire piquer avant le départ, ça agit sur l'oreille
interne, et la perte d'équilibre est si forte par mer plate qu'elle se déplace comme les enfants
qui apprennent à marcher, par cabotage, un appui sous la main. L'équipage se marre, une
femme saoule au milieu d'hommes debout. Eux n'en prennent pas, bien sûr, de la
Scopolamine, sauf l'espèce de lutin qui roule lui-même ses cigarettes, elle a vu la trace de la
piqûre sous son bonnet. Se concentrer pour lire le manuel lui a donné le vertige. Les lignes
s'éloignent et se croisent, cassent l'espace en cubes. Sortir sur le pont, profiter du grand air
tant que c'est possible ? Dès demain la température va chuter et la houle forcir, le pont sera
balayé par les vagues, c'est ce que lui explique en anglais des hauts-fonds le matelot
moldave qui oscille et s'évase dans son regard (rira bien qui rira le dernier, alors, pour la
Scopolamine).

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"Les heures souterraines" de Delphine de Vigan
Prix du roman d'entreprise 2009
Editions JC Lattès - 2009


                        « Elle va s’asseoir parce que personne ne l’attend, parce qu’elle ne sert plus à rien »

 

4ème de couverture

Chaque jour, Mathilde prend la ligne 9, puis la ligne 1, puis le RER D jusqu’au Vert-de-Maisons. Chaque jour, elle effectue les mêmes gestes, emprunte les mêmes couloirs de correspondance, monte dans les mêmes trains. Chaque jour, elle pointe, à la même heure, dans une entreprise où on ne l’attend plus. Car depuis quelques mois, sans que rien n’ait été dit, sans raison objective, Mathilde n’a plus rien à faire. Alors, elle laisse couler les heures. Ces heures dont elle ne parle pas, qu’elle cache à ses amis, à sa famille, ces heures dont elle a honte.
Thibault travaille pour les Urgences Médicales de Paris. Chaque jour, il monte dans sa voiture, se rend aux adresses que le standard lui indique. Dans cette ville qui ne lui épargne rien, il est coincé dans un embouteillage, attend derrière un camion, cherche une place. Ici ou là, chaque jour, des gens l’attendent qui parfois ne verront que lui. Thibault connaît mieux que quiconque les petites maladies et les grands désastres, la vitesse de la ville et l’immense solitude qu’elle abrite.
Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser. Un jour de mai. Autour d’eux, la ville se presse, se tend, jamais ne s’arrête. Autour d’eux s’agite un monde privé de douceur. 
Les heures souterraines est un roman sur la violence silencieuse. Au cœur d’une ville sans cesse en mouvement, multipliée, où l’on risque de se perdre sans aucun bruit.


EXTRAIT  :  PDF

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"Chocolat amer" de Laura Esquivel
Editions Folio - 2009

4ème de couverture
Dans le Mexique du début du siècle, en pleine tempête révolutionnaire, Tita, éperdument éprise de Pedro, brave les interdits pour vivre une impossible passion.
À cette intrigue empruntée à la littérature sentimentale, Laura Esquivel mêle des recettes de cuisine. Car Tita possède d'étranges talents culinaires : ses cailles aux pétales de rose ont un effet aphrodisiaque, ses gâteaux un pouvoir destructeur. L'amour de la vie est exalté dans ces pages d'un style joyeux et tendre, dont le réalisme magique renvoie aux grandes œuvres de la littérature latino-américaine.
Chocolat amer, adapté en film sous le titre Les épices de la passion, s'est vendu à plus de quatre millions d'exemplaires dans le monde.


EXTRAIT :

On raconte que Tita était tellement sensible que, dans le ventre de mon arrière-grand-mère, elle pleurait quand celle-ci hachait des oignons. Elle pleurait si fort que Nacha, la cuisinière à moitié sourde de la maison, n'avait pas à tendre l'oreille pour l'entendre. Un jour, à force de hoqueter, elle déclencha l'accouchement. Mon arrière-grand-mère n'eut pas le temps de dire ouf ! Tita arrivait dans ce bas monde avant l'heure, sur la table de la cuisine, dans les odeurs d'une soupe au vermicelle, du thym, du laurier, de la coriandre, de lait bouilli, de l'ail et de l'oignon. Vous devinez que la traditionnelle tape sur les fesses fut inutile. Tita était née en pleurant. Peut-être se doutait-elle que son sort était fixé, que, dans cette vie, le mariage lui serait refusé. Voilà comment Nacha racontait l'irruption de Tita sur terre : elle fut projetée dans un torrent de larmes formidable qui inonda le sol de la cuisine.
L'après-midi, la frayeur était passée et l'eau évaporée par les rayons du soleil. Nacha ramassa le résidu des larmes sur le carrelage rouge. Avec ce sel, elle remplit un sac de cinq kilos qu'on utilisa longtemps pour cuisiner.


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"Les objets bavards" de Sophie Carquain
Editions Rocher - 2009

4ème de couverture
De la Barbie maltraitée au Malabar mâchouillé avec rage, de a chaussette esseulée au «sac à foutoir», de la queue du Mickey au talon aiguille, l'auteur passe en revue bon nombre d'objets qui, en toute innocence, en disent long sur notre personnalité.
Pourquoi, enfant, colle-t-on son chewing-gum sous le pupitre ? Pourquoi boit-on son chocolat chaud dans un bol mais son thé dans un mug ? Pourquoi les souvenirs de vacances sont-ils si kitsch ?

Au pays des objets bavards, notre monde révèle bien des surprises ! Ces chroniques, savoureuses comme des petites madeleines, sont à déguster lors d'un trajet en bus, dans un hamac ou un rocking-chair... Dans l'ordre ou le désordre des mots.

Auteur de nombreux récits pour la jeunesse et journaliste, Sophie Carquain dresse ici un inventaire plein d'humour de nos compagnons du quotidien, tout en explorant notre tendance à la re-création infantile. Peut-être parce que, comme les odeurs, les objets sont des chatouilleurs d'enfance...

EXTRAIT :

(...) Notre chat en résine ronronne sur le bureau les poupées russes veillent sur nous de leur inquiétant regard fixe , le kit créatif nous nargue d'un air sadique tandis que les cadeaux de Noël ratés sont, eux, réduits au silence tout en haut du placard.
Les choses comptent dans nos vies plus qu'on ne le croit. On entend dire, souvent qu'elles sont diaboliques ; qu'elles nous trahissent et nous persécutent. (...)

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" La nostalgie de l'ange" Alice Sebold
Nil Editions 

Résumé

Le viol et le meurtre de la petite Susie sont sans doute les souvenirs les plus effroyables qu'elle ait emmenés au paradis. Mais la vie se poursuit en bas pour les êtres que Susie a quittés, et elle a maintenant le pouvoir de tout regarder et de tout savoir. Elle assiste à l'enquête, aux dramatiques frissons qui secouent sa famille. Elle voit son meurtrier, ses amis du collège, elle voit son petit frère grandir, sa petite soeur la dépasser. Elle observe, au bord du ciel, pendant des années, la blessure des siens, d'abord béante, puis sa lente cicatrisation... Habité d'une invincible nostalgie, l'ange pourra enfin quitter ce monde dans la paix.


La première phrase
Nom de famille : Salmon, saumon comme le poisson ; prénom : Susie. Assassinée à l'âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973.


La dernière phrase
Je vous souhaite à tous une longue vie de bonheur.


Extrait
Mr. Harvey pressait ses lèvres contre les miennes. Elles étaient couleur myrtille, et mouillées ;j'avais envie de crier parce quej'avais trop peur et quej'étais trop épuisée pour la lutte.J'avais été embrassée une fois par quelqu'un quej'aimais. Il s'appelait Ray et il était indien. Il avait un accent et le teint mat. Je n'étais pas supposée l'aimer. Clarissa trouvait que ses grands yeux aux paupières à moitié closes étaient "psychédélices", mais il était gentil et intelligent et m'avait aidée à tricher pour mon interro d'algèbre tout en faisant semblant du contraire. Il m'avait embrassée près de mon casier. Je me souviens que ses lèvres étaient gercées.
'Non, Mr. Harvey', ai-je réussi à dire, et j'ai continué à répéter ce mot plusieurs fois. Non. Puis j'ai dit je vous en supplie beaucoup de fois aussi. Franny m'a expliqué que presque tout le monde disait  "je vous en supplie" avant de mourir.

         Adaptation au cinéma sous le titre "The lovely Bones" Février 2010


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"Le K" de Dino Buzzati ( auteur du désert des tartares")
Edition Pocket classique - réédition 2002

4ème de couverture
Lorsque le vieux Stefano rencontre enfin le K, le squale qui doit le dévorer, il découvre que le monstre l'a poursuivi sur toutes les mers du monde, non pour le dévorer, mais pour lui remettre la perle merveilleuse "qui donne à celui qui la possède fortune, puissance, amour et paix de l'âme".

Devenu avec "Le désert des Tartares", un classique du XX e siècle, ce récit ouvre un recueil de 50 contes fantastiques où l'on retrouve tous les thèmes poignants et familiers de Dino Buzzati : la fuite des jours, la fatalité de notre condition de mortels, l'angoisse du néant, l'échec de toute vie, le mystère de la souffrance et du mal.

Autant d'histoires merveileuses, tristes ou inquiétantes pour traduire la réalité vécue de ce qui est par nature incommunicable.


EXTRAIT :


L'oeuf

(...) La chasse à l'oeuf commençait à trois heures. A trois heures moins cinq une automobile de type présidentiel arriva , c'était la femme d'un ministre important venue tout exprès de Rome avec ses deux enfants. Alors le président, les conseillers et les dames patronnesses de la Croix Violette Internationale se précipitèrent à la rencontre de la femme du ministre pour lui faire les honneurs et la confusion désirée se produisit enfin, plus forte encore qu'elle ne l'avait souhaitée. Ce qui permit à la femme de ménage Gilda camouflée en nurse de pénétrer dans le jardin avec sa fille, et elle lui faisait mille recommandations pour qu'elle ne se laissât pas intimider par les enfants plus âgés et plus rusés qu'elle.
Le signal fut donné par une sonnerie de trompette, le ruban qui marquait la ligne de départ tomba et les enfants partirent en chasse avec des hurlements indescriptibles. Mais les enfants des riches intimidaient la petite Antonella. Elle courait ça et là sans savoir se décider et pendant ce temps-là les auttes fouillaient dans les tas de foin, certains couraient déjà vers leur maman en serrant dans leurs bras de gigantesques oeufs en chocolat ou en carton multicolores qui refermaient qui sait quelles surprises.
Finalement, Antonella elle aussi, plongeant sa petite main dans le foin, rencontra une surface lisse et dure, à en juger d'après la courbure, se mit à crier : « Je l'ai trouvé ! Je l'ai trouvé ! » et elle cherchait à saisir l'oeuf mais un petit garçon plongea la tête la première comme font les joueurs de rugby et immédiatement Antonella le vit s'éloigner portant sur ses bras une sorte de monument ; et il lui faisait par-dessus le marché des grimaces pour la narguer. (...)


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"Je François Villon" de Jean Teulé
Editions Pocket - 2007

4ème de couverture

Il est peut-être né le jour de la mort de Jeanne d’Arc. On a pendu son père et supplicié sa mère. Il a étudié à l’université de Paris. Il a joui, menti, volé dès son plus jeune âge. Il a fréquenté les miséreux et les nantis, les curés, les assassins, les poètes et les rois. Aucun sentiment humain ne lui était étranger. Des plus sublimes aux plus atroces, il a commis tous les actes qu’un homme peut commettre. Il a traversé comme un météore trente années de l’histoire de son temps. Il a ouvert cette voie somptueuse qu’emprunteront à sa suite tous les autres poètes : l’absolue liberté.

1er CHAPITRE : ICI  (éditions Pocket)

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"A contre-coups" d'Annette Lucas
Photographies Jane Evelyn Atwood
Editions Xavier Barral - 2006

Résumé de l'éditeur

Ce livre présente quinze portraits de femmes, qui, confrontées dans leur intimité à la violence, ont réussi à s'en sortir, et mieux, à se reconstruire. Ce travail est le résultat de deux ans d'enquête menée en France par Annette Lucas et la photographe Jane Evelyn Atwood, auprès de femmes d'âges et de milieux différents, aux histoires singulières. Résolument optimistes, éloignés de tout misérabilisme, ces portraits, écrits et photographiques, témoignent avec force de la dignité, de l'intégrité et du sentiment de liberté qu'elles ont su reconquérir. Les photographies sont prises dans le quotidien de chacune des femmes qui témoignent. Les récits qui les accompagnent suivent au plus près leurs paroles. Ils relatent les souffrances, le chemin difficile qu'elles ont dû parcourir, leur demande de justice, les soutiens nécessaires, et détaillent les étapes de leur reconstruction.


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Le site de Jane Evelyn Atwood   ICI


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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 15:35

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"Lait noir" d'Elif Shafak
Editions Phébus - 2009
Traduit du turc par Valérie Gay-Aksoy

4ème de couverture
Roman autant qu’essai autobiographique, Lait noir relate avec sincérité et brio les dix mois qui ont suivi la naissance de la fille d’Elif Shafak, ayant coïncidé avec une dépression postpartum. Aujourd’hui cette pathologie n’est plus taboue en Occident. Mais si elle est régulièrement abordée dans les médias et des ouvrages spécialisés, elle n’a que rarement fait l’objet de romans. En outre, aucune femme de confession musulmane n’en avait jusqu’à présent ausculté le déroulement, les enjeux et les arcanes.
Livre polyphonique, Lait noir entrelace les voix intérieures de l’auteur, voix contradictoires représentées par six petites bonnes femmes aux allures de poupées russes. Elif Shafak questionne la féminité en dialoguant tour à tour avec Miss Cynique Intello et Miss Ego Ambition, Miss Intelligence Pratique et Dame Derviche, Maman Gâteau et Miss Satin Volupté.
Onirique et d’une roborative ironie, ce joyau inclassable convoque également de grandes figures littéraires telles que Simone de Beauvoir, Zelda Fitzgerald, Doris Lessing et Sylvia Plath.

Elif Shafak est née à Strasbourg en 1971. Couronnée de nombreux prix, elle est aujourd’hui la romancière la plus lue en Turquie, et son œuvre est traduite dans plus de vingt-cinq langues. Elle est l’auteur de neuf livres (dont sept romans), écrits en turc ou en anglais.

Son premier roman, Pinhan (Le mystique), a reçu le prix Rumi en 1998, qui récompense la meilleure œuvre de littérature mystique en Turquie. Son deuxième roman, Şehrin Aynaları (Les miroirs de la ville), ancré dans le monde méditerranéen du XVIIe siècle, effectue la synthèse du mysticisme juif et islamique. Elif Shafak élargit considérablement son lectorat avec Mahrem (Le regard) qui remporte le prix de l’Union des écrivains turcs en 2000. Quant à Bit Palas (Bonbon Palace, Phébus, 2008), il devient rapidement un best-seller en Turquie. Elif Shafak se consacre ensuite à Med-Cezir, un essai sur le genre, la sexualité, les ghettos mentaux et la littérature.

Elle écrit le roman suivant directement en anglais : The Saint of Incipient Insanities est publié chez Farrar, Straus and Giroux. Le deuxième roman qu’elle écrit dans cette langue, The Bastard of Istanbul (La Bâtarde d’Istanbul, Phébus, 2007; 10/18, 2008), est le livre le plus vendu en Turquie en 2006. En France, il emballe 75 000 lecteurs et intègre la sélection du Grand prix des lectrices de Elle. Certains propos qui y sont tenus, relatifs au sort des Arméniens, conduisent l’auteur à être poursuivie pour « atteinte à la dignité de l’État turc ». Les charges contre elle sont finalement levées.

Après avoir mis au monde une petite fille en 2006, Elif Shafak traverse une dépression postnatale – expérience qui lui inspire son premier texte autobiographique, Black Milk (Lait noir, Phébus, 2009), où elle dépeint les splendeurs et misères de la condition de mère et d’écrivain. Le livre, acclamé par la critique comme par le lectorat féminin, connaît un immense succès.

Son dernier roman, The Forty Rules of Love (Soufi, mon amour), paru en Turquie en 2009, achève de consacrer sa popularité : il s’en écoule 300 000 exemplaires en quatre mois.

En parallèle de son activité d’écrivain, Elif Shafak enseigne les sciences politiques. Diplômée de l’université technique du Moyen Orient à Ankara, elle détient un master en Gender and Women’s studies et un doctorat en sciences politiques. Sa thése sur « le mysticisme islamique et la compréhension circulaire du temps » a été primée par l’Institut des sciences sociales turc. En son pays, l’auteur collabore à divers quotidiens et hebdomadaires. Elle signe également des paroles de chansons pour des groupes de rock. Elif Shafak vit à Istanbul avec son mari et ses deux enfants. ( Source Editions Phébus)


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"Mon histoire des femmes" de Michelle Perrot
Editions Point - 2008

 

4ème de couverture

« Mon » histoire des femmes est en réalité « notre » histoire des femmes, et des relations entre les hommes et les femmes. Comment changent les apparences, la sexualité, la maternité ? Quand est né le désir d’enfant ? Les histoires d’amour ont-elles une histoire ? Quel rôle ont joué les religions dans la vie des femmes ? Pourquoi l’accès au savoir, à la lecture et à l’écriture, au travail et au métier, a-t-il été si difficile ? Peut-on parler de « révolution sexuelle » dans le dernier demi-siècle ? Celle-ci est-elle le fruit de la modernité ? du désir des femmes ? Quel est le poids des féminismes ?
Ce livre, issu d’une série d’émissions diffusées sur France Culture, propose de retracer le combat des femmes pour exister à part entière, à égalité avec les hommes. Un combat aujourd’hui encore nécessaire à mener.

 

 

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"Nora, Nora" Anne Rivers Siddons
Edition Pocket - 2005

4ème de couverture
Au début des années soixante, dans le cadre oppressant d'une bourgade du sud des États-Unis, Peyton, douze ans, s'efforce de trouver sa place entre un père trop distant et une tante étouffante. Se sentant profondément différente de ses camarades, elle ne trouve de réconfort qu'auprès de ses compagnons du club des Losers, qui compte trois membres en tout, dont elle-même... Survient alors Nora, une lointaine cousine. Belle, pétillante, exubérante à souhait, elle fume des cigarettes et conduit une Thunderbird rose fuchsia. D'abord méfiante, Peyton se laisse rapidement séduire. De son côté, Nora se prend d'affection pour cette rebelle en herbe et entreprend de l'aider à passer le cap délicat de l'adolescence. Elle décide également de secouer l'immobilisme de la petite ville en jouant de son arme favorite : la provocation...


Biographie de l'auteur

Anne River Siddons est née à Fairburn, une petite ville de Géorgie proche d'Atlanta, dans une très ancienne famille du sud des États-Unis. Etudiante en arts graphiques, elle milite très tôt pour le respect des droits civils des citoyens noirs américains.
Vers 1960, après avoir travaillé quelque temps dans la publicité, elle devient journaliste pour un magazine d'Atlanta. En 1974, un éditeur, enthousiasmé par ses articles, l'invite à écrire ses premiers romans. Travailleuse acharnée, Anne River Siddons publiera un livre chaque année : des romans comme La Géorgienne, Les lumières d'Atlanta ou La plantation, dans un style clair et direct, décrivent de façon réaliste la vie des États du Sud américain.
Anne River Siddons est mariée et vit entre Atlanta et Brooklin, dans l'Etat du Maine.

Extraits

(...) Comme elle ne pouvait imaginer plus grand changement que celui qui ferait d'elle une femme, Peyton pensait que le moment était arrivé. Allongée sur le dos dans la petite pièce sombre et tranquille la tanière qu'elle n'abandonnerait jamais malgré les récriminations de Tante Augusta elle promena ses mains sur son corps les fit glisser jusqu'à ses hanches, remonta vers son visage puis descendit de nouveau. Par où le changement alllait-il s'amorcer ? Que ressentirait-elle exactement ?
Peyton répétait ces  mêmes gestes presque tous les soirs. cela faisait partie de l'immuable rituel du coucher, au même titre que se brosser les dents, se laver le visage et réciter à voix basse
Now I Lay Me ( prière classique pour enfants du 18ème siècle) la première prière que Clothilde lui avait apprise.

Now I lay me down to sleep,
I pray the Lord my soul to keep;
Should I die before I wake,
I pray the Lord my soul to take...

Maintenant, je me couche pour dormir,
Je prie le Seigneur, mon âme à tenir;
Devrais-je mourir avant que je me réveille,
Je prie le Seigneur, mon âme à prendre...


- Si tu ne dis pas tes prières, je ne sais pas qui viendra te prendre, la nuit lançait cette dernière, mélangeant allègrement théologie et panthéisme. (...)

(...) Saisis chaque occasion de satisfaire tes sens Peyton, déclara Nora. Dorothy Parker...Connais-tu Dorothy Parker ? C'est un poète et satiriste des années vingt et trente, magnifique. Elle a écrit un poème dans lequel elle disait : « passant devant une fontaine, m'accrochant à une pierre. » Ne t'accroche pas aux pierres. Attarde-toi plutôt devant les fontaines.
- D'accord, dit Peyton sans savoir vraiment de quoi parlait Nora mais tout en saisissant malgré tout le sens de ses paroles ( ...)

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"Victor Hugo sur les routes de Normandie"
Editions Magellan - 2002

4ème de couverture
Victor Hugo découvre la Normandie pour la première fois en 1835 au cours d'un voyage romantique avec Juliette Drouet. Dans les bras de sa maîtresse, cet aventurier inlassable décrit les villes qu'il traverse et les paysages qu'il contemple. Il raconte ses impressions à Adèle, sa femme restée à Paris.

Victor Hugo sur les routes de Normandie reprend des lettres, des poèmes, des fragments d'œuvres et de discours de ce poète génial. On y retrouve ses pérégrinations amoureuses avec Juliette à Rouen, à Etretat, à Jumièges, à Caen, à Cherbourg et dans les villages du bocage ; sa description du Mont-Saint-Michel ; le drame familial de Villequier ; son discours visionnaire sur la défense du littoral normand devant la chambre des Pairs en 1846 ; son long exil volontaire - dix-huit ans - à Jersey et Guernesey, conséquence de son idéal de liberté et source féconde de sa force créatrice... C'est un long et beau voyage initiatique au cœur de la Normandie éternelle, largement illustré par des photographies exceptionnelles et des documents d'époque.


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"L'anneau du pêcheur" Selma Lagerlof
Editions stock - 2003

Résumé de l'éditeur
C'est tout un monde féerique, tantôt réel, tantôt chimérique, qui revit dans ce recueil de conte, l'un des plus beaux de Selma Lagerlöf. Inspirés des légendes de son Vermland natal et des récits de son enfance, ils mêlent la poésie à l'émotion du quotidien. Les personnages - pasteurs, vagabonds ou paysans entretiennent avec le passé et les morts une relation naturelle et séculaire. Ainsi Mam'zelle Fredrika qui reçoit d'un chevalier - celui qu'elle a attendu toute sa vie ? - le baiser de la mort
Un des plus poignants est celui de cette jeune fille perdue qui, au bout de longues années, revient un soir de Noël à la ferme de son père et n'ose raconter sa terrible histoire qu'au chat venu se blottir sur ses genoux
L'univers si particulier de ces petites communautés suédoises acquit, grâce au talent de conteuse et d'humaniste de Selma Lagerlöf, une signification universelle.




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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 15:42



photos©Voyelle


"Trois femmes puissantes" Marie Ndiaye


4ème de couverture

Trois récits, trois femmes qui disent non. Elles s'appellent Norah, Fanta, Khady Demba. Norah, la quarantaine, arrive chez son père en Afrique. Le tyran égocentrique de jadis est devenu mutique, boulimique, et passe ses nuits perché dans le flamboyant de la cour. Fanta enseigne la français à Dakar, mais elle a été obligée de suivre en France son compagnon Rudy. Rudy s'avère incapable d'offrir à Fanta la vie riche et joyeuse qu'elle mérite. Khady Demba est une jeune veuve africaine. Sans argent, elle tente de rejoindre une lointaine cousine, Fanta, qui vit en France. Chacune se bat pour préserver sa dignité contre les humiliations que la vie lui inflige avec une obstination méthodique et incompréhensible. ( présenté également en sept 2009 au Salon de Thé "Est en Ouest" )

"La femme de l'Allemand" Marie Sizun


4ème de couverture
Dans le Paris de l’après-guerre, une petite fille, Marion, vit avec sa mère, Fanny, qu’elle adore. Peu à peu, pourtant, une dissonance s’installe, faussant leur relation. Des emportements inexplicables, un silence incompréhensible à propos de ce père allemand dont Marion ne sait rien ou presque. Avec le temps, Marion comprend que sa mère est maniaco-dépressive. Les rôles s’inversent alors. L’adolescente endosse cette raison qui, doucement, abandonne Fanny. Mais l’amour ne suffit pas pour terrasser la folie…

Marie Sizun sait dire avec émotion et pudeur l’amour qui rapproche et sépare les êtres."



EXTRAIT


"Bien sûr qu'il va arriver quelque chose. Tu le sais et elle le sait. Et elle sait que tu le sais. Elle se donne un mal fou pour te cacher qu'elle va mal, que la chose grandit en elle, comme une bête qui serait là, tapie, silencieuse, aux aguets. Car, même si elle se fait pour le moment toute petite, elle est bien là, la folie, cette folie-là : c'est elle qui regarde parfois à travers les yeux de Fanny, elle qui laisse échapper une note discordante dans sa voix."

Chronique littéraire de Jean Mauduit
CLICK


"La douleur" Marguerite Duras


4ème de couverture
« J'ai retrouvé ce journal dans deux cahiers des armoires bleues de Neauphle-le-Château. Je n'ai aucun souvenir de l'avoir écrit. Je sais que je l'ai fait, que c'est moi qui l'ai écrit, je reconnais mon écriture et le détail de ce que je raconte, je revois l'endroit, la gare d'Orsay, les trajets, mais je ne me vois pas écrivant ce Journal. Quand l'aurais-je écrit, en quelle année, à quelles heures du jour, dans quelles maisons ? Je ne sais plus rien. [...] Comment ai-je pu écrire cette chose que je ne sais pas encore nommer et qui m'épouvante quand je la relis. Comment ai-je pu de même abandonner ce texte pendant des années dans cette maison de campagne régulièrement inondée en hiver. La douleur est une des choses les plus importantes de ma vie. Le mot « écrit » ne conviendrait pas. Je me suis trouvée devant des pages régulièrement pleines d'une petite écriture extraordinairement régulière et calme. Je me suis trouvée devant un désordre phénoménal de la pensée et du sentiment auquel je n'ai pas osé toucher et au regard de quoi la littérature m'a fait honte. » Marguerite Duras.

« Le mot "douleur" est plus profond que "chagrin" ou "souffrance" qui passent. La douleur, elle, ne vous quitte jamais. » Patrice Chéreau

"La douleur" a été adaptée à la scène en 2008, mis en scène par Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang  avec Dominique Blanc  / entretien avec Patrice Chéreau CLICK


"L'espèce humaine" Robert Antelme


4ème de couverture
Quand l'homme en est réduit à l'extrême dénuement du besoin, quand il devient "celui qui mange les épluchures", l'on s'aperçoit qu'il est réduit à lui-même, et l'homme se découvre comme celui qui n'a besoin de rien d'autre que le besoin pour, niant ce qui le nie, maintenir le rapport humain dans sa primauté. Il faut ajouter que le besoin alors change, qu'il se radicalise au sens propre, qu'il n'est plus qu'un besoin aride, sans jouissance, sans contenu, qu'il est rapport nu à la vie nue et que le pain que l'on mange répond immédiatement à l'exigence du besoin, de même que le besoin est immédiatement le besoin de vivre. Levinas, dans diverses analyses, a montré que le besoin était toujours en même temps jouissance, c'est-à-dire qu'en mangeant je ne me nourrissais pas seulement pour vivre, je jouissais déjà de la vie, m'affirmant moi-même, m'identifiant à moi dans cette première jouissance. Mais ce que nous rencontrons maintenant dans l'expérience d'Antelme qui fut celle de l'homme réduit à l'irréductible, c'est le besoin radical, qui ne me rapporte plus à moi-même, à la satisfaction de moi-même, mais à l'existence humaine pure et simple, vécue comme manque au niveau du besoin. Et sans doute s'agit-il encore d'une sorte d'égoïsme, et même du plus terrible égoïsme, mais d'un égoïsme sans ego, où l'homme, acharné à survivre, attaché d'une manière qu'il faut dire objecte à vivre et à toujours vivre, porte cet attachement comme l'attachement impersonnel à la vie, et porte ce besoin comme le besoin qui n'est plus le sien propre, mais le besoin vide et neutre en quelque sorte, ainsi virtuellement celui de tous. "Vivre, dit-il à peu près, c'est alors tout le sacré."


1947


" Il y a deux ans, durant les premiers jours qui ont suivi notre retour, nous avons été, tous je pense, en proie à un véritable délire. Nous voulions parler, être entendus enfin. On nous dit que notre apparence physique était assez éloquente à elle seule. Mais nous revenions juste, nous ramenions avec nous notre mémoire, notre expérience toute vivante et nous éprouvions un désir frénétique de la dire telle quelle. Et dès les premiers jours cependant, il nous paraissait impossible de combler la distance que nous découvrions entre le langage dont nous disposions et cette expérience que, pour la plupart, nous étions encore en train de poursuivre dans notre corps. Comment nous résigner à ne pas tenter d'expliquer comment nous en étions venus là ? Nous y étions encore. Et cependant c'était impossible. À peine commencions-nous à raconter, que nous suffoquions. À nous-mêmes, ce que nous avions à dire commençait alors à nous paraître inimaginable.
  Cette disproportion entre l'expérience que nous avions vécue et le récit qu'il était possible d'en faire ne fit que se confirmer par la suite. Nous avions donc bien affaire à l'une de ces réalités qui font dire qu'elles dépassent l'imagination. Il était clair désormais que c'était seulement par le choix, c'est-à-dire encore par l'imagination que nous pouvions essayer d'en dire quelque chose.
  J'ai essayé de retracer ici la vie d'un kommando (Gandersheim) d'un camp de concentration allemand (Buchenwald).
  On sait aujourd'hui que, dans les camps de concentration d'Allemagne, tous les degrés possibles de l'oppression ont existé. Sans tenir compte des différents types d'organisation qui existaient entre certains camps, les différentes applications d'une même règle pouvaient augmenter ou réduire sans proportion les chances de survie.
  Les dimensions seules de notre kommando entraînaient le contact étroit et permanent entre les détenus et l'appareil directeur SS. Le rôle des intermédiaires était d'avance réduit au minimum. Il se trouve qu'à Gandersheim, l'appareil intermédiaire était entièrement constitué par des détenus allemands de droit commun. Nous étions donc cinq cents hommes environ, qui ne pouvions éviter d'être en contact avec les SS, et encadrés non par des politiques, mais par des assassins, des voleurs, des escrocs, des sadiques ou des trafiquants de marché noir. Ceux-ci, sous les ordres des SS, ont été nos maîtres directs et absolus.
  Il importe de marquer que la lutte pour le pouvoir entre les détenus politiques et les détenus de droit commun n'a jamais pris le sens d'une lutte entre deux factions qui auraient brigué le pouvoir. C'était la lutte entre des hommes dont le but était d'instaurer une légalité, dans la mesure où une légalité était encore possible dans une société conçue comme infernale, et des hommes dont le but était d'éviter à tout prix l'instauration de cette légalité, parce qu'ils pouvaient seulement fructifier dans une société sans lois. Sous eux ne pouvait régner que la loi SS toute nue. Pour vivre, et même bien vivre, ils ne pouvaient être amenés qu'à aggraver la loi SS. Ils ont joué en ce sens un rôle de provocateurs. Ils ont provoqué et maintenu parmi nous avec un acharnement et une logique remarquables l'état d'anarchie qui leur était nécessaire. Ils jouaient parfaitement le jeu. Non seulement ils s'affirmaient ainsi aux yeux des SS comme différents de nous par nature, ils apparaissaient aussi à leurs yeux comme des auxiliaires indispensables et méritaient effectivement de bien vivre. Affamer un homme pour avoir à le punir ensuite parce qu'il vole des épluchures et, de ce fait, mériter la récompense du SS et, par exemple, obtenir en récompense la soupe supplémentaire qui affamera davantage l'homme, tel était le schéma de leur tactique.
  Notre situation ne peut donc être assimilée à celle des détenus qui se trouvaient dans des camps ou dans des kommandos ayant pour responsables des politiques. Même lorsque ces responsables politiques, comme il est arrivé, s'étaient laissé corrompre, il était rare qu'ils n'aient pas gardé un certain sens de l'ancienne solidarité et une haine de l'ennemi commun qui les empêchaient d'aller aux extrémités auxquelles se livraient sans retenue les droit commun.
  À Gandersheim, nos responsables étaient nos ennemis.
  L'appareil administratif étant donc l'instrument, encore aiguisé, de l'oppression SS, la lutte collective était vouée à l'échec. L'échec, c'était le lent assassinat par les SS et les kapos réunis. Toutes les tentatives que certains d'entre nous entreprirent furent vaines.
  En face de cette coalition toute-puissante, notre objectif devenait le plus humble. C'était seulement de survivre. Notre combat, les meilleurs d'entre nous n'ont pu le mener que de façon individuelle. La solidarité même était devenue affaire individuelle.
  Je rapporte ici ce que j'ai vécu. L'horreur n'y est pas gigantesque. Il n'y avait à Gandersheim ni chambre à gaz, ni crématoire. L'horreur y est obscurité, manque absolu de repère, solitude, oppression incessante, anéantissement lent. Le ressort de notre lutte n 'aura été que la revendication forcenée, et presque toujours elle-même solitaire, de rester, jusqu 'au bout, des hommes.
  Les héros que nous connaissons, de l'histoire ou des littératures, qu'ils aient crié l'amour, la solitude, l'angoisse de l'être ou du non-être, la vengeance, qu 'ils se soient dressés contre l'injustice, l'humiliation, nous ne croyons pas qu 'ils aient jamais été amenés à exprimer comme seule et dernière revendication, un sentiment ultime d 'appartenance à l'espèce.
  Dire que l'on se sentait alors contesté comme homme, comme membre de l'espèce, peut apparaître comme un sentiment rétrospectif, une explication après coup. C'est cela cependant qui fut le plus immédiatement et constamment sensible et vécu, et c'est cela d'ailleurs, exactement cela, qui fut voulu par les autres. La mise en question de la qualité d'homme provoque une revendication presque biologique d'appartenance à l'espèce humaine. Elle sert ensuite à méditer sur les limites de cette espèce, sur sa distance à la nature et sa relation avec elle, sur une certaine solitude de l'espèce donc, et pour finir, surtout à concevoir une vue claire de son unité indivisible.
Robert Antelme


"Les Sables de Windee" Arthur Upfield


4ème de couverture
« Huit volumes essentiels dans une collection (Grands Détectives, chez 10/18) qui ne l'est pas moins. Huit romans signés Arthur Upfield, père d'un des flics les plus attachants du genre. Le dénommé Napoléon Bonaparte, Bony pour les intimes, est moitié blanc, moitié aborigène. Intuitif et méticuleux, il est également rompu aux astuces de la vie dans le bush et aux subtilités de l'interprétation des paysages grandioses de l'Australie (chaque roman se situe dans une région spécifique) et des mœurs rudes de leurs habitants. Bony s'avère un guide idéal... et Upfield un grand maître. »

"Refaire le monde" Julia Glass


4ème de couverture
 

« Julia Glass nous offre dans son second roman un superbe récit sur le désir, la perte et la nostalgie. »

    Chicago Tribune

Pâtissière à Greenwich Village, Greenie se consacre tout entière à son jeune fils et à sa passion, la cuisine, tandis que son mari semble plongé dans la mélancolie. Quant à son ami Walter, il panse ses peines de cœur. De passage à New York, le gouverneur du Nouveau-Mexique, conquis par le gâteau à la noix de coco de Greenie, lui propose de devenir chef cuisinier de sa résidence. Par ambition autant que par désespoir, elle accepte et part vers l’Ouest avec leur fils en abandonnant son mari. Leur vie va être bouleversée par ce départ précipité, qui provoquera une série d’événements échappant à tout contrôle.

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sabine Porte

EXTRAIT

« Le monde s’attend à trouver un gâteau cent pour cent chocolat, le truc mortel, tu vois, mais moi ce que je veux c’est une explosion de chocolat, un feu d’artifice, un volcan de chocolat !” Walter lui avait dit. Et c’est ainsi que ce soir-là, après avoir couché George, elle était retournée jusqu’à l’aube dans le sous-sol qui abritait ses cuisines, à deux pas de chez elle, pour créer un gâteau. En principe, c’était le type même de dessert que Greenie avait en horreur, mais il incarnait une telle opulence, une joie si transgressive dans cet étalage de beurre, cette miraculeuse substance protéiforme aussi essentielle au chef pâtissier que l’était le feu pour l’homme primitif. Walter avait baptisé le gâteau Apocalypse Now. » 


"La course à l'abîme" Dominique Fernandez

4ème de couverture
Rome, 1600. Un jeune peintre inconnu débarque dans la capitale et, en quelques tableaux d’une puissance et d’un érotisme jamais vus, révolutionne la peinture. Réalisme, cruauté, clair-obscur : il bouscule trois cents ans de tradition artistique. Les cardinaux le protègent, les princes le courtisent. Il devient, sous le pseudonyme de Caravage, le peintre officiel de l’église. Mais voilà : c’est un marginal-né, un violent, un asocial ; l’idée même de « faire carrière » lui répugne. Au mépris des lois, il aime à la passion les garçons, surtout les mauvais garçons,
les voyous. Il aime se bagarrer, aussi habile à l’épée que virtuose du pinceau.
Condamné à mort pour avoir tué un homme, il s’enfuit, erre entre Naples, Malte, la Sicile, provoque de nouveaux scandales, meurt à trente-huit ans sur une plage au nord de Rome. Assassiné ? Sans doute. Par qui ? On ne sait. Pourquoi ? Tout est mystérieux dans cette vie et dans cette mort.
Il fallait un romancier pour ressusciter, outre cette époque fabuleuse de la Rome baroque, un tempérament hors normes sur lequel on ne sait rien de sûr, sauf qu’il a été un génie absolu, un des plus grands peintres de tous les temps. 



 

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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 14:56


" Le diable s'habille en Prada"
Lauren Weisberger




4ème de couverture
Andrea n'en revient pas: même avec ses fringues dépareillées, elle l'a décroché, ce job de rêve. La jeune femme de vingt-trois ans va enfin intégrer la rédaction de Runway, prestigieux magazine de mode new-yorkais! Et devenir l'assistante personnelle de la rédactrice en chef, la papesse du bon goût, la dénommée Miranda Priestly. Une chance inouïe pour Andrea: des milliers d'autres filles se damneraient pour être à sa place! Mais derrière les strass et les paillettes de cette usine à rêves se cache un enfer peuplé de talons aiguilles et de langues de vipère...

"Les Quais de la colère"
Philippe Huet


4ème de couverture
Le Havre, 1910. Dans le port, la vapeur des paquebots géants tue la navigation à voile. Sur les quais, le charbon est roi et s'engloutit par milliers de tonnes dans les entrailles des monstres d'acier. Cette boulimie de progrès fait la fortune des négociants, et notamment des « maîtres charbonniers » qui connaissent une prospérité sans précédent. A l'autre bout de la chaîne, les débardeurs vivent un véritable enfer. Rongés par la tuberculose et la misère, minés par l'alcool, les ouvriers charbonniers sont la lie du port, les parias de la classe ouvrière, ouvertement méprisés par les autres dockers. Sauf un. Révolutionnaire idéaliste et buveur d'eau, surnommé « le curé », Jules Durand s'engage chez les charbonniers, reprend en main leur syndicat, devient leur leader. Devant cette menace, les maîtres du charbon n'ont plus qu'une idée : abattre cet homme qui les met en danger. Par tous les moyens.
Avec cette fresque inspirée de faits authentiques, Philippe Huet fait revivre dans la plus pure tradition naturaliste la naissance des grandes luttes sociales à l'orée du xxe siècle.


"Histoires"
Jacques Prévert


4ème de couverture

'Histoires' a paru la même année que 'Paroles, en 1943. On peut voir dans les courts textes que contient ce recueil une des raisons du succès de Jacques Prévert : chacun de ces textes est une 'histoire', il est vrai, et parfois une fable. C'est un recueil de poésie en vers et en prose dont les histoires sont simples et abordent les thèmes de l'amour et de la mort. On a dit : 'Prévert est un des rares poètes qui, depuis longtemps, parlent à la troisième personne.'En effet, il ne se raconte pas seulement lui-même, mais raconte 'ce qui arrive ou 'est arrivé.


LE LEZARD
"Le lézard de l'amour
S'est enfui encore une fois
Et m'a laissé sa queue entre les doigts
C'est bien fait
J'avais voulu le garder pour moi."

LE GARDIEN DU PHARE
Des oiseaux par milliers volent vers les feux
Par milliers ils tombent par milliers ils se cognent
Par milliers aveuglés par milliers assommés
Par milliers ils meurent

Le gardien ne peut supporter des choses pareilles
Les oiseaux il les aime trop
Alors il dit Tant pis je m'en fous !

Et il éteint tout

Au loin un cargo fait naufrage
Un cargo venant des îles
Un cargo chargé d'oiseaux
Des milliers d'oiseaux des îles
Des milliers d'oiseaux noyés. 

"Les deux vies d'Anna"
Hélène Legrais



4ème de couverture
A quatorze ans, Anna est « paperette » dans la célèbre usine de papier à cigarettes Job. Le quotidien est difficile pour ces ouvrières chargées du découpage du papier et de l'assemblage des carnets de feuilles qui seront ensuite vendus dans toute la France.
Par amour, elle se retrouve un beau jour séquestrée dans une maison close du quartier Saint-Jacques. D'abord terrorisée, elle devient bientôt, sous le nom de Stella, une des prostituées les plus célèbres de la ville. Lorsqu'elle tombe enceinte, Anna décide de changer de vie et revient vers l'usine de papier à cigarettes. Mais elle n'est plus la même. Plus sûre d'elle, elle attire rapidement l'attention d'un membre de la direction qui lui propose de devenir gouvernante des enfants du directeur de l'usine et ne tarde pas à demander sa main. Un nouveau tournant dans la vie d'Anna…

"L'élégance du hérisson"
Muriel Barbery



4ème de couverture

« Je m’appelle Renée, j’ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bougeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j’ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l’idée que l’on se fait des concierges qu’il ne viendrait à l’idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.


Je m’appelle Paloma, j’ai douze ans, j’habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c’est le bocal à poissons, la vacuité et l’ineptie de l’existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C’est pour ça que j’ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. »


Muriel Barbery est née en 1969.
L’élégance du hérisson est son deuxième roman. Le précédent, Une gourmandise, est traduit en douze langues.

EXTRAITS

Pensée profonde n°9 ( Paloma ) p.154 
(...) C'est la première fois que je rencontre quelqu'un qui cherche les gens et qui voit au-delà. ça peut paraître trivial mais je crois quand même que c'est profond.  Nous ne voyons jamais au-delà de nos certitudes et, plus grave encore, nous avons renoncé à la rencontre, nous ne faisons que nous rencontrer nous-mêmes sans nous connaître dans ces miroirs permanents. Si nous nous en rendions compte, si nous prenions conscience du fait que nous ne regardions jamais que nous-même en l'autre, que nous sommes seuls dans le désert, nous deviendrions fous. Quand ma mère offre des macarons de chez Ladurée à Mme Broglie elle se raconte à elle-même l'histoire de sa vie et ne fait que grignoter sa propre saveur ; quand papa boit son café et lit son journal, il se contemple dans une glace tendance méthode Coué ; quand Colombe parle des conférences de Marian, elle déblatère sur son propre reflet et quand les gens passent devant la concierge, ils ne voient que le vide parce que ce n'est pas eux.
Moi, je supplie le sort de m'accorder la chance de voir au-delà de moi-même et de rencontrer quelqu'un.
 

Désolation des révoltes mongoles  ( Renée) p.94 
(...) Le rituel du thé cette reconduction précise des mêmes gestes et de la même dégustation, cette accession à des sensations simples authentiques et raffinées, cette licence donnée à chacun, à peu de frais, de devenir un aristocrate du goût parce que le thé est la boisson des riches comme elle est celle des pauvres, le rituel du thé, donc, a cette vertu extraordinaire d'introduire dans l'absurdité de nos vies une brèche d'harmonie sereine. Oui, l'univers conspire à la vacuité, les âmes perdues pleurent la beauté, l'insignifiance nous encercle. Alors, buvons une tasse de thé. Le silence se fait, on entend le vent qui souffle au-dehors, les feuilles d'automne bruissent et s'envolent, le chat dort dans une chaude lumière. Et, dans chaque gorgée, se sublime le temps.


"Instants d'âmes"
Marie Le Dily



4ème de couverture
L'âme.
Qu'est-ce donc que l'âme ?
Qu'est-ce donc que cette chose que personne n'a vue mais dont tout le monde parle depuis toujours, les poètes, les curés, les sages et les penseurs ?
Elle est dans tous nos points de suspension, dans nos respirations, nos sensations. Il suffit peut-être de l'écouter …
Il est des rencontres fugaces, des instants étonnants qui s'incrustent à l'infini sans que l'on sache vraiment pourquoi. De minuscules tranches de vie, d'amour, de beauté, de force et de magie, tout ce qui donne le sentiment de liberté, de bonheur, d'émotion.
A l'heure de communication où on ne s'écrit plus et ne se parle plus, et si on s'écoutait ?…
Si enfin on se laissait aller à l'émotion, si on s'abondonnait à elle…

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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 10:17


                                                       photo©Voyelle



Editions Gallimard 2009

" Trois femmes puissantes" de Marie NDIAYE

4ème de couverture
Trois récits, trois femmes qui disent non. Elles s'appellent Norah, Fanta, Khady Demba. Chacune se bat pour préserver sa dignité contre les humiliations que la vie lui inflige avec une obstination méthodique et incompréhensible.
L'art de Marie NDiaye apparaît ici dans toute sa singularité et son mystère. La force de son écriture tient à son apparente douceur, aux lentes circonvolutions qui entraînent le lecteur sous le glacis d'une prose impeccable et raffinée, dans les méandres d'une conscience livrée à la pure violence des sentiments.


EXTRAIT
Et celui qui l’accueillit ou qui parut comme fortuitement sur le seuil de sa grande maison de béton, dans une intensité de lumière soudain si forte que son corps vêtu de clair paraissait la produire et la répandre lui-même, cet homme qui se tenait là, petit, alourdi, diffusant un éclat blanc comme une ampoule au néon, cet homme surgi au seuil de sa maison démesurée n’avait plus rien, se dit aussitôt Norah, de sa superbe, de sa stature, de sa jeunesse auparavant si mystérieusement constante qu’elle semblait impérissable. Il gardait les mains croisées sur son ventre et la tête inclinée sur le côté, et cette tête était grise et ce ventre saillant et mou sous la chemise blanche, au-dessus de la ceinture du pantalon crème. Il était là, nimbé de brillance froide, tombé sans doute sur le seuil de sa maison arrogante depuis la branche de quelque flamboyant dont le jardin était planté car, se dit Norah, elle s’était approchée de la maison en fixant du regard la porte d’entrée à travers la grille et ne l’avait pas vue s’ouvrir pour livrer passage à son père — et voilà que, pourtant, il lui était apparu dans le jour finissant, cet homme irradiant et déchu dont un monstrueux coup de masse sur le crâne semblait avoir ravalé les proportions harmonieuses que Norah se rappelait à celles d’un gros homme sans cou, aux jambes lourdes et brèves.

Immobile il la regardait s’avancer et rien dans son regard hésitant, un peu perdu, ne révélait qu’il attendait sa venue ni qu’il lui avait demandé, l’avait instamment priée (pour autant, songeait-elle, qu’un tel homme fût capable d’implorer un quelconque secours) de lui rendre visite. Il était simplement là, ayant quitté peut-être d’un coup d’aile la grosse branche du flamboyant qui ombrageait de jaune la maison, pour atterrir pesamment sur le seuil de béton fissuré, et c’était comme si seul le hasard portait les pas de Norah vers la grille à cet instant. Et cet homme qui pouvait transformer toute adjuration de sa propre part en sollicitation à son égard la regarda pousser la grille et pénétrer dans le jardin avec l’air d’un hôte qui, légèrement importuné, s’efforce de le cacher, la main en visière au-dessus de ses yeux bien que le soir eût déjà noyé d’ombre le seuil qu’illuminait cependant son étrange personne rayonnante, électrique.

— Tiens, c’est toi, fit-il de sa voix sourde, faible, peu assurée en français malgré sa maîtrise excellente de la langue mais comme si l’orgueilleuse appréhension qu’il avait toujours eue de certaines fautes difficiles à éviter avait fini par faire trembloter sa voix même.

Norah ne répondit pas. Elle l’étreignit brièvement, sans le presser contre elle, se rappelant qu’il détestait le contact physique à la façon presque imperceptible dont la chair flasque des bras de son père se rétractait sous ses doigts.

 



               Editions 10/18 - 2004

"Ce que savait Maisie" d'Henry James 

4ème de couverture
Au divorce de ses parents, Maisie est l'objet d'un jugement de Salomon, " coupée par moitié, et les tronçons jetés impartialement aux deux adversaires ". Enjeu et instrument de la haine que se vouent ses géniteurs avant d'être rejetée comme un témoin gênant, elle est la spectatrice passive de l'égoïsme des adultes. A travers son regard innocent et lucide, Henry James compose une peinture ironique des passions humaines. Ce roman est le tour de force d'un maître en psychologie, la recréation d'une âme enfantine et du monde qui l'entoure, où l'analyse minutieuse des sentiments, d'une profondeur remarquable, laisse le lecteur émerveillé.



Editions Gallimard Folio - 2009

"Le canapé rouge" de Michèle Lesbre

4ème de couverture
Sans nouvelles de Gyl, la narratrice part sur ses pas. Dans le Transsibérien, à la faveur de ses rencontres, des paysages qui défilent et de ses lectures, elle laisse vagabonder ses pensées qui la renvoient sans cesse à la vieille dame qu'elle a laissée à Paris. Clémence Barrot doit l'attendre sur son canapé rouge au fond de l'appartement d'où elle ne sort plus guère. Prix Pierre-Mac-Orlan 2007.


Extrait lu par l'auteur



Xo Editions - 2007 

"Parce que je t'aime" de Guillaume MUSSO 

4ème de couverture

Layla, une petite fille de cinq ans, disparaît dans un centre commercial d'Orange County, au sud de Los Angeles. Ses parents sont brisés et finissent par se séparer. Cinq ans plus tard, elle est retrouvée à l'endroit exact où on avait perdu sa trace. Elle est vivante, mais reste plongée dans un étrange mutisme. A la joie des retrouvailles succèdent alors les interrogations. Où était Layla pendant cette période ? Avec qui ? Et surtout, pourquoi est-elle revenue ?


 Lire un extrait 



Editions verdier-2009
Genre : Litterature Italienne
Traduit par Royere Sophie


"Récits oubliés" d'Elsa MORENTE

4ème de couverture
Ce volume rassemble une cinquantaine de récits inédits publiés par Elsa Morante entre 1939 et 1941 alors qu’elle n’avait pas trente ans. Écartés des volumes dans lesquels la romancière avait réuni certains de ses récits (Le Jeu secret et Le châle andalou), dispersés dans des journaux aujourd’hui introuvables ou sommeillant parmi les papiers qu’elle laissa à sa mort, ces pépites attendaient leur heure. Il fallait les tirer de l’oubli et restituer leur éclat sauvage.
Des personnages singuliers que la vie rend fous d’amour ou de tristesse, des histoires qui se brisent comme des verres après la fête, des rires d’enfant, des chiens peureux, des âmes, des fidélités à toute épreuve : les courts récits d’Elsa Morante tiennent de la fable et de l’anecdote, du réalisme et du rêve, ils chatoient dans la lumière d’un jour qui contiendrait les couleurs et les douleurs du couchant. Une sensibilité merveilleuse les traverse tout entiers. Chacun d’entre eux ouvre un monde et referme un destin.

PREMIERES LIGNES
Le professeur enseignait depuis vingt ans déjà et sa vie avait pris ce rythme immuable, à l'abri des cahots et des surprises, qui représentait une juste récompense pour son dévouement. Comme il était loin maintenant l'enthousiasme des premiers temps, lorsque la présence d'un nouvel élève signifiait presque pour lui le début d'une aventure, et que le vertigineux tourbillon des visages, des noms et des voix le maintenait enveloppé dans un mystère fabuleux, comme le magicien au milieu des lettres d'une énigme...

                         Editions Flammarion-1993

"Au coeur des ténèbres – The Heart Of Darkness"  de Joseph Conrad
( 1898 )

4ème de couverture
C'est une lente et funèbre progression qui mène le capitaine Marlow et son vieux rafiot rouillé, par les bras d'un tortueux fleuve-serpent, jusqu'au "coeur des ténèbres". Kurtz l'y attend, comme une jeune fille endormie dans son château de broussailles. Ou comme Klamm, autre K., autre maître du château tout aussi ensorcelé de Kafka. Éminemment moderne, le récit de Conrad, écrit en 1902, suscitera toutes les interprétations : violent réquisitoire contre le colonialisme, féconde représentation d'une libido tourmentée, rêverie métaphysique sur l'homme et la nature, chacun de puiser selon son désir dans ce texte d'une richesse et d'une portée sans limites. Car au bout du voyage, les ténèbres l'emportent. L'illusion domine un monde où pulsions de mort, masques et travestissements ont stérilisé l'amour. Mais pas le rêve qui, par la magie de cette écriture inflexible, se lève et déploie ses splendeurs comme une brume aux échos incertains.

Dans ce récit d'une grande puissance évocatrice, Joseph Conrad nous invite à une odyssée initiatique que Francis F. Coppola a adaptée au cinéma dans son film Apocalyse Now.




"Contes du jour et de la nuit" de Guy de Maupassant

4ème de couverture
En 1884, lorsqu'il publie les Contes
, Maupassant est devenu un homme riche et un auteur comblé. Mais il n'a rien perdu de l'agressivité qui lui faisait naguère écrire à Flaubert : « Je trouve que 93 a été doux... Il faut supprimer les classes dirigeantes aujourd'hui comme alors, et noyer les beaux messieurs crétins avec les belles dames catins. »
Il n'y a pas que des crétins et des catins dans les Contes. Il y a aussi un « ivrogne », un « lâche », un « parricide » (qui a d'ailleurs toutes les raisons de l'être), quelques cocus, quelques farces de haute graisse, une superbe histoire corse (La Vendetta). Et même des honnêtes gens et un couple heureux. Le tout décrit avec cette concision aiguë et décapante où se reconnaît le caractère unique d'un écrivain qui disait de lui-même : « Je ne pense comme personne, je ne sens comme personne, je ne raisonne comme personne. »


EXTRAIT " Le vieux"
Une paysanne sortit de la maison. Son corps osseux, large et plat, se dessinait sous un caraco de laine qui serrait la taille. Une jupe grise, trop courte, tombait jusqu'à la moitié des jambes, cachées en des bas bleus, et elle portait aussi des sabots pleins de paille. Un bonnet blanc, devenu jaune, couvrait quelques cheveux collés au crâne, et sa figure brune, maigre, laide, édentée, montrait cette physionomie sauvage et brute qu'ont souvent les faces des paysans.

L'homme demanda:

«Comment qu'y va ?» La femme répondit: «M'sieu l'Curé dit que c'est la fin, qu'il n' passera point la nuit.» Ils entrèrent tous deux dans la maison.

Après avoir traversé la cuisine, ils pénétrèrent dans la chambre, basse, noire, à peine éclairée par un carreau, devant lequel tombait une loque d'indienne normande. Les grosses poutres du plafond, brunies par le temps, noires et enfumées, traversaient la pièce de part en part, portant le mince plancher du grenier, où couraient, jour et nuit, des troupeaux de rats. Le sol de terre, bossué, humide, semblait gras, et dans le fond de l'appartement, le lit faisait une tache vaguement blanche. Un bruit singulier, rauque, une respiration dure, râlante, sifflante avec un gargouillement d'eau comme celui que fait une pompe brisée, partait de la couche enténébrée où agonisait un vieillard, le père de la paysanne.

L'homme et la femme s'approchèrent et regardèrent le moribond, de leur oeil placide et résigné.

Le gendre dit: «C'te fois, c'est fini; il n'ira pas seulement la nuit.» La fermière reprit: «C'est d'puis midi qu'i gargotte comme ça.» Puis ils se turent. Le père avait les yeux fermés, le visage couleur de terre, si sec qu'il semblait en bois. Sa bouche entrouverte laissait passer son souffle clapotant et dur; et le drap de toile grise se soulevait sur la poitrine à chaque aspiration.

Le gendre, après un long silence, prononça: «Y'a qu'à le quitter finir. J'y pouvons rien. Tout d' même c'est dérangeant pour les cossards, vu 1' temps qu'est bon, qu'il faut r'piquer d'main.»

Sa femme parut inquiète à cette pensée. Elle réfléchit quelques instants, puis déclara: «Puisqu'i va passer, on l'enterrera pas avant samedi; t'auras ben d'main pour les cossards.» Le paysan méditait; il dit: «Oui, mais d'main qui faudra qu'invite pour l'imunation, que j' n'ai ben pour cinq à six heures à aller de Tourville à Manetot chez tout le monde.» La femme, après avoir médité deux ou trois minutes, prononça: «I n'est seulement point trois heures, qu' tu pourrais commencer la tournée anuit et faire tout 1' côté de Tourville. Tu peux ben dire qu'il a passé, puisqu'i n'en a pas quasiment pour la relevée.» L'homme demeura quelques instants perplexe, pesant les conséquences et les avantages de l'idée. Enfin il déclara: «Tout d'même, j'y vas.» Il allait sortir; il revint et, après une hésitation: «Pisque t'as point d'ouvrage, loche des pommes à cuire, et pis tu feras quatre douzaines de douillons pour ceux qui viendront à l'imunation, vu qu'i faudra se réconforter.



Editions Acte sud junior - 2008 / Théâtre

"Ah la la ! quelle histoire" de Catherine Anne

4ème de couverture
Il était une fois… Pouce-Pouce, minuscule garçon que ses parents trop pauvres ont abandonné dans la Forêt Défendue. Il était une fois Petite Peau, une princesse – cachée sous une peau de chien – qui fuit le roi son père parce qu’il veut l’épouser. Et s’ils arpentaient ensemble le monde inhospitalier ? Et s’ils rencontraient une petite ogresse, une sorcière, une fée… Ce serait aujourd’hui et ce serait un conte. 

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